« Orion » #1 « Ainsi soient les étoiles » de Battista Tarantini

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Résumé :
Après des années de travail intenses et douloureuses, Leo Kats sera Nikiya dans la Bayadère qui se jouera à l’Opéra de Sydney. C’est la consécration pour cette jeune danseuse.
Quelques jours avant la représentation, Orion Atlay, illustre chorégraphe français, s’invite dans l’école de la compagnie pour y créer un ballet irrévérencieux. Et il veut Leo, lumineuse et docile. Seulement elle.
Obsédé par la première danseuse, Orion tente tout pour la convaincre. Secouée par les méthodes peu académiques du maître de ballet, troublée par le désir qu’elle ressent pour lui, Leo craint le pire pour sa carrière.
Des studios à la scène, en passant par les coulisses de l’Opéra, les deux Étoiles dansent avec leurs ombres. Elles devront se battre pour trouver l’amour.

  Merci aux Editions Hugo Roman pour ce SP

☆ AVIS DE BELI ☆

Avant de vous parler du roman qu’est Orion, j’ai envie d’évoquer la couverture, voir même la quatrième de couverture de ce livre. Les romans de Battista édités chez Hugo Roman, ont cette chance d’avoir de magnifiques couvertures, Heroes en avait déjà bénéficié. A chaque fois, je trouve que déjà sans avoir lu le livre, elles nous attirent indéniablement mais qu’une fois le livre lu, on se dit qu’elles correspondent si bien à l’univers proposé par Battista Tarantini. La couverture de Orion, ici le premier tome propose une image tellement parlante : elle évoque la danse, le sujet qui lie cette histoire mais aussi la force qui peut caractériser les personnages. L’intensité qui déborde de cette image est totalement en adéquation avec cette aventure que vont vivre les personnages de ce roman : avec force et détermination, la danse va être poussée dans ses extrêmes pour nous offrir des séquences pleines d’émotions et de puissance. L’évocation des constellations, le nom du personnage masculin, la mention des ballets aux héros au destin tragique avec toute la beauté torturée de la danse, tout y est et c’est superbe.

Avec Orion, on s’introduit dans le monde tout particulier de la danse, avec ses enjeux, ses exigences, ses travers, ses débordements, ses buts et ses personnages aussi, qui révèlent des personnalités compliquées, en perpétuelle compétition avec elles-même tout comme envers les autres.

Orion, c’est le nom du personnage masculin de cette histoire. C’est un grand danseur français,aujourd’hui chorégraphe, une sorte de légende qui a grandit avec une mère elle-même très connue dans le milieu. Quand il arrive à Sydney, en Australie dans l’idée de monter Persée avec de jeunes danseurs, son arrivée est tout de suite le sujet de discussion principale des danseurs de la compagnie. C’est un homme, qui a ce physique et cette prestance qui occupent l’espace dans lequel il se trouve, une certaine droiture et froideur, typiques des danseurs, s’opposent à cette chaleur qui vous submerge à son contact, faisant de lui un personnage déroutant mais aussi fascinant. Il va faire la connaissance d’une jeune femme, Leo, première danseuse, sur le point de tenir deux grands rôles dans deux ballets, la concrétisation pour une danseuse. La venue d’Orion chamboule tout dans la vie de Leo, cet homme décèle tout en elle, le bon comme le mauvais et elle devient celle qu’il veut et c’est elle qui dictera le choix du rôle qu’elle devra interpréter.

Leo est une jeune femme en pleine ascension de sa carrière de danseuse où elle excelle mais on sait que dans ce milieu, la compétition est rude et que la moindre erreur ne pardonne pas.  Il est alors difficile de faire réellement confiance à ceux qui vous entourent, tout en sachant qu’ils attendent la petite erreur, le moment de flottement pour prendre votre place. Leo est une jeune femme, assez solitaire, corps et âme voués à la danse, elle parait un peu froide et parfois même très garce. La dureté de son caractère lui permet de se concentrer sur la danse uniquement, et de ne pas être écrasée par les autres. Quand Orion la choisit, la personnalité de cet homme et la façon dont il a de s’intéresser à elle au delà de la danse, la touchant elle personnellement, va déstabiliser Leo. Le refus d’être détournée de son objectif se confronte à l’envie de connaitre cet homme, dont il est peu à propos de refuser une demande, surtout quand celui-ci veut vous offrir un premier rôle.

Les personnages de Battista sont percutants ! Ils sont de ceux qui n’ont pas de limite, qui vivent ce qu’ils font à fond. Les caractéristiques psychologiques sont poussées à l’extrême, ce qui les rend fascinants mais aussi complètement déroutants. Les méthodes qu’emploie Orion sont peu académiques, si on ajoute à cela, cette attirance qu’il éprouve pour Leo, cela rend l’ensemble explosif. Orion cherche à pousser Leo au delà de ses limites pour qu’elle puisse s’envoler et exceller dans ce qu’elle fait. Leur histoire et leur relation seront explosives, les scènes de danse et d’entrainement débordent d’une énergie et d’une passion agressives. Le corps est mis à rudes épreuves, mais au delà du physique qui subit les assauts des exigences d’un homme ambitieux et exigeant, ce sont quelques blocages psychologiques qu’Orion essaie de changer. Leo ne demande qu’à s’éclore, et si cela doit se faire dans la douleur des gestes et des mots, ou faire en sorte qu’elle doit faire face à des réalités auxquelles Orion la confronte sans tabou, ses interventions n’en sont que d’autant plus déstabilisantes.

Orion, ce sont les mots de Battista Tarantini pour décrire la passion des corps qui se donnent jusqu’aux tréfonds de la douleur, c’est la magie des moments où ces corps vous donnent ce plaisir inhérent à la danse. Ce premier tome vous propulse dans ce monde de la danse, que Battista a su parfaitement bien retranscrire, en le lisant, j’ai eu vraiment l’impression d’évoluer dans un univers parallèle, tant l’implication des personnages dans ce qu’ils font est intense. Elle nous permet de passer dans l’envers du décor, de ne plus être seulement spectateur d’un spectacle de danse, mais d’être témoin de tout ce qu’il se passe avant, pendant et après cette représentation.

A la fin de ce premier tome, on a déjà pris une claque. L’intensité et le récit très soutenu où Battista a en fin de compte fait ce qu’il lui plaisait de son texte, nous a guidé malgré nous dans ce monde, où nous lectrices, ne contrôlons rien. On se laisse porter par les mots dansants, les étoiles qui brillent et c’est percutant et si additif. Au fil des pages, on devine les choses, mais on veut profiter de ce qu’elles nous proposent sans véritablement mettre un mot sur ce qu’il s’y passe et à cette fin, nous n’avons qu’une envie, continuer la danse. La plume de Battista pend un envol certain avec ce roman, qui propose des personnages à part, en nous introduisant dans leur monde, comme un huit clos où la réalité n’est là que pour rappeler des évidences. C’est un peu comme une parenthèse qui nous permet de nous immiscer au coeur même d’un ballet des corps et des coeurs.

« Orion » #1 « Ainsi soient les étoiles » de Battista Tarantini
Editions Hugo Roman, collection New Romance le 03/01/2019 : 352 pages

NOTE : 5/5


Série Orion (duologie) : 
Tome 1 : Ainsi soient les étoiles (03/01/2019)
Tome 2 : Les étoiles ne meurent jamais (07/02/2019)

 

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