« Les écorchés » le tome 2 « Tourmente » de Tillie Cole

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Résumé :
La rencontre de Roméo et Juliette et du Parrain.
Constamment drogué par son maître, 221 tue avec une efficacité redoutable. Il est l’atout majeur qui permet de faire fructifier les affaires du parrain de la mafia géorgienne de New York. Jusqu’au jour où il est capturé par le clan adverse. Captif, il rencontre Talia Tolstaia, la fille d’un parrain russe. D’abord attendrie par ce colosse puis fascinée, elle décèle en lui bien plus qu’une machine à tuer et se donne pour mission de le faire s’ouvrir à la vie et à ses plaisirs…Mais la famille de la jeune femme la laissera-t-elle convoler avec leur ennemi de toujours ?

☆ AVIS DE BELI ☆

La plume de Tillie Cole fut celle qui m’a accompagnée durant l’année 2017, chaque sortie d’un de ses romans m’a plu et cette série a commencé fort avec le roman sur Ruine. On a toujours alors un peu peur que la suite soit moins intense mais c’est Tillie Cole et elle a plus d’un tour dans son sac et une imagination débordante.

J’ai bien aimé la façon dont Tillie Cole nous a présenté son nouveau personnage masculin, tout en restant attachée à l’histoire que nous avons découvert avec Ruine. Cela reste le fil conducteur de cette série et elle n’oublie pas ses personnages du tome passé, laissant même Ruine/Luka prendre la narration en main le temps de quelques chapitres quand il mène le jeu. Il n’a jamais cessé de vouloir venger 362, ce « frère » qui lui a sauvé la vie dans le goulag, tout comme lui, il se devait de se venger de l’homme qui l’avait capturé, cette vengeance incombait maintenant à Luka. C’est ainsi qu’il va apprendre que son ami avait un frère jumeau qui a lui même été enrôlé comme eux. Nous faisons alors la connaissance de 221, un tueur acharné, sans pitié, sans émotion, sans vie qui ne fait qu’obéir à son maitre. Un être qui nous est présenté comme n’étant plus que l’ombre de lui même, une machine sans aucune once de conscience de ce qu’il fait avec juste cette envie de tuer, tuer et tuer. Un être qui fait froid dans le dos et qui d’un premier abord, parait être malheureusement irrécupérable tellement les drogues l’ont conditionnées ces vingt dernières années à n’être qu’une machine de destruction.

Nous restons dans cet univers sombre des mafias, avec ces familles qui cherchent à prendre le pouvoir les unes sur les autres. La vengeance perdure au delà des décennies et la haine des autres est ainsi transmise de génération en génération. Les russes d’un côté sont opposés aux mafias de la Georgie, chacune régnant sur des territoires et chacun vise à conquérir les autres. Une guerre se joue entre deux familles notamment les Tolstaia et les Kostava, cette haine est ressentie par chaque membre de la famille, alors quand on apprend que Luka veut sauver cet homme qui appartient à la famille Kostava, tous les sentiments contre cette famille refont surface. Nous comprenons alors que le passé les encre dans un schéma qu’il est difficile de contrecarrer.

Ce tome tourne autour de Talia, la soeur de Luka. Avec le retour de son frère qu’elle pensait mort et tous les bouleversements qui ont eu lieu autour d’elle, elle ressent ce besoin de s’échapper.
Mais quand son frère emmène un prisonnier dans sa retraite, elle s’interroge sur ce personnage qui est enchainé dans la cave de sa maison… Talia est douce, il n’y a aucune once de méchanceté en elle, elle fait partie de cette famille mafieuse et pourtant elle ne s’y sent pas forcément à son aise, bien qu’elle puisse se montrer suffisamment autoritaire pour imposer son point de vue. Quand elle va faire la connaissance de cet homme prisonnier, c’est d’abord la curiosité qui la guide. Puis à force de l’épier à travers la caméra de sécurité, c’est une fascination pour lui qui va l’emporter, au fil des jours, elle va l’observer continuellement. Ce besoin de le voir prend une place considérable dans le déroulement de sa journée, ce personnage la fascine. Elle va alors tenter une approche, n’ayant aucunement conscience du potentiel dangereux qui exulte de lui.

Personne n’a pu approcher Zaal, personne n’a osé espérer qu’il puisse s’ouvrir aux autres. Même Luka se prépare ainsi à devoir mettre fin à ses jours, tellement Zaal parait « irrécupérable ». Puis Talia va venir le voir et quelque chose va changer en lui, il va être face à elle comme face à une autre victime et c’est avec ce sentiment qu’il va petit à petit s’ouvrir à elle. Talia de son côté, ne réfléchit pas trop, elle se sent irrémédiablement attiré par cet homme si mystérieux. Effrayée, elle l’est oui, mais elle a aussi confiance en cette lueur qu’elle a pu voir dans son regard, celle qui annonce que non il n’est pas que cet être sauvage qui est arrivé dans sa maison. A la façon de Roméo et Juliette, ce sont deux personnages de familles que tout oppose qui vont se rapprocher, Talia est la seule à avoir conscience de cet interdit qu’elle transgresse, mais la force de ses sentiments est prête à braver cette interdiction de l’aimer. Elle lui offre son amour avec tellement de naturel qu’elle va réveiller des émotions et des sentiments que Zaal ne contrôle plus, elle devient ainsi la seule et unique personne pour laquelle il est prêt à tout.

Ce monde nous révèle encore bien des travers, des actions terribles et des personnages nous sont alors dévoilés, poussant la cruauté jusqu’aux extrêmes quand on pense qu’au début, tous n’étaient que des enfants, arrachés à leurs familles à qui on a fait subir des tortures physiques et psychologiques. De pouvoir découvrir ces hommes, ici, qui tentent de s’extraire de cette influence néfaste qu’ils ont subi des années durant est fascinant. Tillie Cole nous expose ainsi bien des répercutions psychologique sur leur vie, sur leurs façons d’appréhender les choses. Nous découvrons aussi leurs proches, ceux qui étaient là avant leur disparition, ceux qui doivent alors apprendre à les connaitre de nouveau alors qu’ils ont tant changé.

Un récit tout aussi prenant que le premier avec ce huit clos qui intensifie les moments passés entre Talia et Zaal. J’ai aimé replonger dans cet univers sombre sans toutefois revivre une relation à l’identique du premier tome. On appréhende alors avec lenteur la façon dont Talia va s’approcher de lui et dont il va lui faire confiance pour s’ouvrir à elle. Oscillant entre le présent où Zaal ne sait plus qui il est et le passé qui se dévoile à lui quand les effets des drogues le quittent, nous en apprenons beaucoup sur ce personnage et sur l’enfer qu’il a vécu. Plus il sort des brumes que la drogue a provoqué en lui, plus le jour se fait sur qui il est. Encore une fois, nous découvrons ce monde obscure où la cruauté atteint des sommets, Tillie Cole n’épargne pas ses personnages, de leur enfance à l’adulte qu’ils sont devenus, ils ont vécu des moments si cruels. La description des tortures, l’enjeu que revêt ces personnages pour le bon déroulement des affaires de cette mafia nous démontrent que tout ceci a une importance colossale.

Les deux dernières pages me font trépigner d’impatience, ce que j’ai hâte de lire le tome 3 ! A chaque fin de tome, on se dit qui sera abordé dans la suite et là, je ne vous le dis pas (même si vous pouvez le savoir en lisant le résumé, mais je ne vous le recommande pas avant d’avoir lu ce tome-ci) mais je suis très très curieuse de lire ce prochain tome. C’est l’effet des séries de Tillie Cole, on est complètement accroc et on veut toujours en découvrir plus sur ses personnages qui dénotent des autres romances avec des univers très marqué où la violence tient une part importance dans la formation des personnalités de ses personnages.

« Les écorchés » le tome 2 « Tourmente » de Tillie Cole
Editions Milady le 24/01/2017 : 442 pages

NOTE : 5/5


Série Les écorchés (4 livres) : 
Tome 1 : Ruine (01/12/2017)
Tome 2 : Tourmente (24/01/2017)
Tome 3 : Ravage (21/02/2018)
Tome 4 : Révolte (23/05/2018)

 

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