« Je suis une fille de l’hiver » de Laurie Halse Anderson

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Résumé :
Lia et Cassie sont inséparables. Elles sont des « filles de l’hiver », prisonnières de leurs chétifs corps glacés, partageant tout, et pourtant concurrentes dans une course mortelle à la maigreur. Mais le jour où Cassie meurt, Lia se retrouve hantée par les souvenirs et ravagée par la culpabilité. Laurie Halse Anderson explore le combat d’une jeune fille contre l’anorexie, son chemin douloureux vers la guérison, et ses tentatives désespérées pour renouer avec l’existence par le biais de l’espoir.

 ★ Merci aux Editions J’ai Lu pour ce SP ★ 

AVIS DE PANDO

Je suis une fille de l’hiver est une lecture qui vous marque, qui vous fait réfléchir, qui peut parfois faire peur quand à ce qu’on est en train de découvrir au fil des pages. Cela n’en reste pas moins une lecture que j’ai aimé lire, où j’avançais tout du long sans vraiment savoir où tout ceci allait m’emmener, si l’issue serai bonne, si le personnage principale aller s’en sortir. Alors oui c’est une lecture choc, qui ose, qui parle d’un sujet connu et pourtant si méconnu, tabou : l’anorexie, c’est l’envers du décor de la maladie que nous visualisons ici. On la voit, la vit à travers les yeux de Lia, on pleure, on craint pour elle, on a qu’une seule envie, la voir s’en sortir et enfin se libérer de cercle infernal, de ses pensées morbides et déstabilisantes, de tout ce qui la détruit et la tue à petit feu.

Lia, est une jeune femme brillante, intelligente et déterminée, persuadée d’avoir le corps remplis de gras qui la ronge et qui l’empêche d’être normale. Elle est si déterminée que sa vie est en danger, elle calcule chacune des colories de ce qu’elle mange, elle calcule et se prive, parfois avec plus de difficultés, elle devient de plus en plus faible, et pourtant elle continue. Même après avoir appris la mort de sa meilleure amie qui elle aussi était une fille de l’hiver, une fille fragile et obnubilée par son poids.

C’est avec difficultés car très surveillée par les membres de sa famille et encore plus depuis le décès de Cassie que Lia va pouvoir continuer de s’affamer, de déformer les choses. L’intention et la conversation pour ne pas montrer qu’elle a faim et qu’elle ne mange rien, devenue maitresse dans l’art de la dissimulation pour leur prouver qu’elle est en voie de guérison et en pleine possession de ses moyens.

Pour Lia, la mort de Cassie va venir ajouter une nouvelle souffrance à son existence, donnant désormais à la culpabilité un poids important et ajouter à son mal être et son désir de disparaitre. Car le fait de na pas être venue en aide à son amie alors qu’elle en avait besoin la ronge, c’est hantée par de nouveaux démons qu’elle va devoir se battre ou baisser les bras une bonne fois pour toutes.

Ce livre est le genre de livre où on ne ressort pas indemne, on le referme la tête remplie de questions sans réponse, de brouillard et de peur. On ressort de cette lecture perturbée et bouleversée, le fait de voir un être humain se détruire autant, en être contient et pourtant fière d’arriver à devenir aussi mince au point de mettre sa propre vie en danger est vraiment déstabilisant. On entre ici dans les profondeurs de l’anorexie, on découvre une face cachée sur cette maladie, on en connait c’est sur les grandes lignes mais pas ce qui pousse ces personnes à le devenir, à se faire souffrir, à vivre sur le fil du rasoir et frôler la mort à chaque seconde.

J’ai eu beaucoup de peine pour Lia, la voir se détruire, se rabaisser et se faire subir tout un tas d’atrocités est bouleversant, on avance au fil des pages à ses cotés, connaissant chacune de ses pensées, de ses moment de prise de conscience et d’absence. On vit par le biais de cette jeune femme, les douleurs qu’elle subit et par sa voix et quelques flash-backs les moments qui résument  sa vie d’avant et les raisons qui lui ont fait arrêter de s’alimenter.

Je suis une fille de l’hiver est un livre qu’il faut lire, qu’il faut partager et faire découvrir, un livre dont il faut parler, car il peut aider à comprendre, à reconnaitre ce qui entoure cette maladie. Laurie Halse Anderson a réussi à rendre cette histoire si réelle qu’elle en est incroyablement plus touchante car criante de vérité, c’est une lecture dure à lâcher car on a envie de voir comment Lia va s’en sortir, si elle s’en sort. On a envie de l’aider, de la soutenir de lui prouver qu’elle n’est en rien le monstre qu’elle décrit. On comprend  grâce à cette lecture les difficultés de se sortir de cette maladie, de ce cercle infernal qui vous brise et vous confine dans des pensées, des idées qui ne collent pas avec l’image que l’on a de soit. Il est encore plus dur de se confronter à cette image quand celle-ci est déformée et emprunte d’une image que l’on s’est fait de nous mais qui n’est pas réelle.

Une lecture coup de poing qui vaut vraiment la peine d’être lue.

« Je suis une fille de l’hiver » de Laurie Halse Anderson
Editions J’ai lu le 03/01/2018 : 318 pages

Note : 4/5

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