J’préfère encore me faire virer ! – Maloria Cassis

Résumé de l’éditeur :
Être la dernière recrue sur une chaîne de télévision en perte d’audimat, ça n’augure jamais rien de bon.
Exiger de l’homme, qui vient de renverser son café sur vous, de vous donner sa chemise, passe encore…
Sauf s’il s’agit du nouveau boss qui vient remettre la boite sur les rails !
America Landorf ne pouvait pas faire pire comme première impression auprès de son nouveau patron. D’autant plus qu’Aston Cordell a la réputation de licencier plus vite que son ombre dès qu’il rachète une entreprise.
Bien décidée à se rattraper, America s’investit sans compter ses heures et lui propose une idée originale pour la nouvelle émission phare qui devra relancer la chaîne.
Si Aston adhère à Star Challenge et apprécie l’implication de la jeune femme, il pense également que cette dernière devrait en être la présentatrice. Et ça, pour America, qui a décidé de ne plus s’exposer aux regards et aux jugements des autres, c’est hors de question.
Alors que chacun tente de convaincre l’autre, les voilà à lutter également contre leur attirance.
Finalement, il est peut-être préférable qu’il accepte de la virer ?

★ Merci à Maloria Cassis pour ce SP ★

La relation Boss/employée est un trope que j’ai toujours apprécié lire, mais je crois que justement j’en ai trop lu et je ne suis plus forcément amenée à vouloir les lire maintenant. Toutefois, j’apprécie beaucoup la plume de Maloria Cassis et j’avais envie de la lire de nouveau, donc j’ai sans hésiter décidé de lire ce dernier roman qui vient de paraitre. Et je ne l’ai absolument pas regretté, c’est divin, on se régale du début à la fin.

Le récit proposé en double narration nous est d’emblée sympathique ! Les joutes verbales entre les personnages qu’ils soient principaux ou pas sont très entrainantes et cela donne le ton à l’ensemble. J’ai envie de dire de suite que j’ai adoré les personnages, et la situation dans laquelle ils se retrouvent tous, est vraiment très sympa à lire. On démarre le roman avec une scène autour d’une chemise qui restera pour moi assez mémorable, en la lisant, j’ai beaucoup ri tellement je me suis bien imaginée la situation et les conséquences que cela pourrait avoir. Voilà une première rencontre originale et qui marque bien l’esprit du roman.

C »est alors qu’un nouveau patron, qui vient de reprendre l’entreprise d’audio-visuel où travaille America, est sur le point d’arriver, que l’on va faire la connaissance des personnages de cette histoire. America est une jeune femme qui travaille pour cette agence Channel 15 depuis peu, et elle a cette envie de réussir qui la pousse à toujours penser plus loin. Lorsque ce nouveau patron arrive, et que d’emblée, il se montre intraitable vis à vis des employés quelque soit leur poste, elle va vouloir lui prouver qu’elle n’est pas l’écervelée qui s’imagine d’elle, leur première rencontre ayant été assez mémorable ! Elle va donc lui proposer une idée, parce que c’est ce qu’il attend de cette équipe qui se retrouve sur un siège éjectable. Ce qu’elle n’avait pas prévu toutefois, c’est de se retrouver responsable de ce projet, et d’autant plus de se voir proposer de présenter cette émission. Si elle travaille pour la production, l’idée même de devoir paraitre au petit écran la dérange énormément, faisant remonter bien des souvenirs de son passé qu’elle tente de fuir à tout prix.

Aston Cordell a une réputation qui le précède, il est intraitable. Son objectif, la réussite le pousse à garder le contrôle sur tout ce qu’il fait et quand il arrive dans une nouvelle entreprise, il n’hésite pas à virer toute personne qui selon lui n’y aurait pas sa place. Il est maniaque et sa façon de s’adresser aux autres de façon directe et incisive en refroidit plus d’un. Ils ont de lui une image de quelqu’un de rigide que rien ne peut émouvoir, et s’il attire plus d’antipathie qu’autre chose, on apprendra vite à le connaitre, celui qui se cache derrière cette barrière psycho-rigide. J’ai beaucoup aimé son personnage, dès le début sa posture de patron, qui semble se cacher derrière des ambitions, et qui physiquement ne dévoile que peu de lui derrière ses costumes. Oui mais justement, on a eu un aperçu de lui quand il a tombé la chemise, et quel aperçu ! Impossible de ne pas craquer pour lui, j’ai adoré voir sa carapace se fendiller tout du long au contact d’America.

J’ai beaucoup aimé la personnalité de ces deux personnages, qui vont se dévoiler au fil des pages que l’on tourne. America a cette façon d’être très naturelle, mais aussi sans filtre, et malgré sa position d’employée, sa façon d’être restera la même tout du long, et l’on apprécie grandement de la découvrir ainsi. Elle a ce franc parler, parfois sans filtre qui la rend si ouverte aux autres, et elle n’aura pas peur de ce patron. Elle est ambitieuse, et elle n’aura jamais de cesse de vouloir prouver sa valeur, à travers son personnage on aborde l’idée dont sa propre image peut être perçue, c’est un combat qu’elle mène depuis des années. America a tout quitté pour obtenir son indépendance et pour réussir d’elle-même, l’arrivée de cet homme dans sa vie marquera alors un tournant certain dans cette émancipation. J’ai apprécié découvrir ses failles, mais aussi sa force et la façon dont elle va gérer tout cela. Lui même ira plus loin encore que tout ce qu’il a fait jusque là, en la voulant elle en présentatrice, il sera amené à devoir la persuader. C’est alors qu’à passer du temps ensemble, ils finiront par connaitre l’autre, plus encore que ce qu’ils imaginaient.

Au delà d’un contexte d’office romance qui déjà est passionnant à lire, on s’intéresse de prêt à la personnalité de ces personnages. Leur vie et leurs rapports avec leur famille restent très importants pour bien les comprendre. Si America refuse de devenir présentatrice, elle a pour cela de très bonnes raisons et je trouve fort intéressant de les découvrir et de constater à quel point elle a pu souffrir de cette période où on ne la considérait que pour son physique. Elle est belle mais elle espère aussi être prise en compte pour autre que cela, c’est un combat de chaque instant pour elle. En acceptant ce job de présentatrice, elle met cela en péril, et elle s’expose de nouveau, elle qui a préféré fuir tout ce faste autour d’une représentation physique. Si elle ne se confie pas à Aston sur ce qu’elle ressent, il saura aussi se rendre diplomate et indispensable dans son parcours de réussite vers l’acceptation de cette offre.

Aston quand à lui, tient ses parents en grande estime, et il est très proche d’eux. Son entreprise, c’est celle de son père, un homme ambitieux et qui a réussit. Aston se doit de maintenir le niveau de son père et de ne jamais faillir, et de ne pas le décevoir. C’est très important pour lui et cela fait de lui cet homme un peu froid, droit et intransigeant, et qui ne prend aucune pincette pour exiger des autres, et virer qui que se soit qui lui déplairait. Aston n’a pas de « sentiment » quand il s’agit de bosser. Alors quand il va commencer à travailler à Channel 15, il ne s’attendait pas à devoir gérer des émotions qu’il aura vis à vis d’America. D’un côté, il tente de la convaincre de rejoindre le projet, de l’autre il est de plus en plus attiré par elle ! Mais comment ne pas succomber ? Il ne doit pas être détourné de son but de réussir dans son entreprise. Aston sera donc confronté à ses sentiments naissants, et quand il décidera de lâcher prise, il le fera avec une certaine frénésie dans la passion qu’il éprouve.

J’ai passé un tellement bon moment en compagnie des personnages de cette histoire, j’ai adoré la toute puissance imposante de ce patron qui dégage sans compassion ceux qui ne lui plaisent pas au sein des entreprises qu’il achète. Bon c’est vicieux, malsains et parfaitement inhumain, mais alors il le fait avec tellement de naturel, sans détour, il ne se cache pas qu’il est intransigeant et j’ai adoré le lire. Imaginez un peu ce bel homme en costard, qui dès la première scène tombe la chemise, il est alors difficile de résister. Quand à America, je l’ai adoré. Elle représente ces femmes ambitieuses, mais aussi talentueuses et ce sans avoir à écraser les autres, aimée et appréciée de ses collègues. Elle est authentique, et très à l’écoute des autres et elle ne fait rien de mauvais, au contraire, elle vit chaque instant avec beaucoup de naturel et ne cache pas sa véritable personnalité dans un univers où écraser les autres est monnaie courante.

Cette romance est un régal et je vous encourage à la découvrir. Les personnages sont vraiment terriblement bons à lire, et si on craque pour le beau patron super sexy, que l’on adore lire America, on apprécie aussi les interventions et la personnalité de Scott, l’assistant de Aston qui a une verve et un répondant excellent. L’assistant devient une pièce essentielle dans la vie d’Aston, et il a su prendre une grande place dans ce roman et est très apprécié des lecteurs. Qui sait, peut-être aura-t-il lui aussi son roman, une perspective plutôt intéressante en tout cas.