Une comtesse en Toscane – Dinah Jefferies

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Résumé de l’éditeur :
Une guerre. Deux femmes. Pourront-elles sauver ceux qu’elles aiment ?
En 1943, le paisible village de la comtesse Sofia de Corsi, niché au cœur de la Toscane, est bouleversé par l’arrivée soudaine de soldats allemands. Voulant ardemment lutter contre l’envahisseur, elle procure abri, assistance médicale et toute l’aide possible, à l’insu de son mari Lorenzo. Qui, de son côté, communique des informations aux alliés.Quand Maxine, une jeune journaliste américaine engagée dans la résistance, se présente à la porte de Sofia, les deux femmes forgent une alliance difficile. La comtesse et la journaliste ne vont pas tarder à se trouver imbriquées dans un jeu dangereux avec les nazis…

 ★ Merci aux éditions Hauteville pour ce SP ★

         avis-beli

Ce sont deux femmes ici que nous allons suivre dans leur périple pour survivre pendant la seconde guerre mondiale en Italie. De la Toscane isolée en passant par sa capitale Florence, ou encore Rome, nous appréhenderons leurs actions au coeur d’un pays en souffrance. Le danger sera de mise tout du long, entre l’allemand envahisseur et les fascistes qui traquent les opposants au régime, chaque italien ne se sent pas tranquille et en sureté.

La comtesse Sofia de Corsi vit dans un village de Toscane, son mari et elle veillent sur le bon fonctionnement de tous ces gens qui vivent autour d’eux. Lorenzo, son mari est souvent absent, se rendant à Rome, où son poste au sein du gouvernement lui permet d’obtenir quelques informations utiles aux alliés. Sofia quand à elle, a tout de l’image de la comtesse sage et respectable, mais elle s’associe secrètement à la résistance pour aider ceux qui en ont besoin, au péril de sa vie. Elle n’a jamais eu d’enfants mais considère ceux qui travaillent pour elle comme sa famille. Elle traite bien ces gens, et elle sera pour eux un pilier auquel ils sont aussi très attachés. Son attachement pour eux occasionnera bien des peines quand ils subiront une perte.

Maxine est américaine, elle est journaliste et a décidé de rejoindre Londres pour se rallier à la résistance. Ses origines italiennes lui permettront de partir en Italie avec pour mission de constater comment s’organise le réseau de la résistance et quels sont leurs besoins. Maxine est une femme déterminée, combattive et à qui peu de monde ne résiste. Elle a cette beauté qui attire, et elle se lie facilement à ceux qu’elle côtoie. Quand elle arrive en Toscane, elle ne mesure pas l’étendu des moments qu’elle va vivre et l’importance des rencontres qu’elle va faire, qui seront décisives pour elle. Elle souhaite être de tous les combats et ne reculent devant rien pour participer à la résistance.

Ces deux femmes n’ont rien en commun, l’une est très libérée dans sa façon de vivre, sans attachement, l’amour n’étant pas sa priorité, elle vit à cent à l’heure, l’autre a une vie plus rangée, paisible et elle aime son mari plus que tout. Leur cohabitation se fera par la force des choses, mais si elles viennent d’univers différents et agissent aussi différemment face aux situations auxquelles elles sont confrontées, elles finiront par créer un lien. C’est face à l’ennemi commun qu’elles vont oeuvrer et s’associer, apportant à l’autre une aide précieuse. Elles seront confrontées à tant d’événements, à la perte d’êtres chers et elles sauront alors pouvoir compter l’une sur l’autre. Cette amitié qui va naitre en elles sera cimentée par des situations difficiles et traumatisantes, qui leur permettra de pouvoir faire confiance à l’autre, alors qu’il est si dangereux de s’allier aux mauvaises personnes. Les femmes dans ce roman tiennent la première place et au delà des deux personnages principaux, nous en découvrirons d’autres, qui environnent la comtesse. Elles seront confrontées à bien des tourments, et elles offriront un panel de personnalités et de vécus différents, mais toutes ont en commun cette envie de vaincre l’ennemi, et de retrouver sa liberté.

Chacune d’elles va évoluer et plus elles seront proches, plus nous découvrirons qui elles sont et ce qu’elles vivent alors. Sofia prendra de plus en plus part à ces missions menées par les partisans qui tentent au mieux d’atteindre l’ennemi pour le rendre vulnérable. Elle sera confrontée à la peur de perdre ceux qui lui sont chers, et elle sera souvent amenée à côtoyer les allemands qui n’ont pas toujours de bonnes intentions. Marine quand à elle, va s’épanouir tout du long, elle ne pensait pas toutefois autant s’attacher. Son vécu familiale l’a toujours poussé à ne pas se lier, mais elle va rencontrer l’amour, et va créer des liens forts d’amitié qui rendront alors son implication plus forte encore. Ces femmes seront confrontées à bien des situations périlleuses en rejoignant la résistance. Les hommes qui les entourent nous seront aussi contés à travers leur ressenti à elles, et nous ferons leur connaissance et comprendront rapidement la place qu’ils occupent.

Tout du long du roman, nous verrons l’Italie évoluer selon le déroulement de la guerre. L’occupation allemande a sonné le glas sur ce peuple, et à chaque instant, ils en tombent. A chaque opération, ses représailles, il n’est pas facile de mener à bien la résistance quand on sait que l’on ne peut pas avoir confiance en tous ceux qui nous entourent. Le cercle de confiance est restreint, et il ne faut pas que leurs actions soient connues pour que leurs missions puissent être menées à bien. On constatera quelle épreuve c’est de perdre des êtres chers, par trahison, lors d’un combat ou de bien d’autres façons. Le peuple italien va beaucoup souffrir de cette occupation, il sera confronté à la privation de nourriture, à la cruauté des allemands qui pilleront leurs biens et à cette menace constante de leur présence. Le récit nous permet de bien saisir leurs conditions de vie durant cette période où l’Italie a rejoint les alliés.

Voilà un roman qui nous plonge au coeur même de l’Italie durant la seconde guerre mondiale. Cette guerre aura été vécue de façon si différente d’un pays à un autre, chacun tentant de lutter contre l’envahisseur nazi. Si l’Italie était associée à Hitler dans un premier temps, elle va changer pour rejoindre les alliés par la suite. L’omniprésence des allemands, les chemises noires seront un danger constant pour ses partisans qui tentent de libérer leur pays de l’envahisseur. On suit un certain nombre de personnages que l’on finit par bien connaitre au fur et à mesure de notre lecture. Au delà de cette guerre qui reste le principal sujet du roman, Dinah Jefferies nous offre une véritable découverte d’une région. La Toscane est transcendée par l’amour des italiens pour leur pays et on découvre avec plaisir ses habitudes, culinaires malgré les privations, et la façon dont ils vivent ainsi dans ce village.

J’ai bien apprécié lire ce roman, on est prit dans l’action qui s’y déroule. Il m’aura manqué toutefois un peu d’émotions par moments pour suffisamment m’attacher aux personnages, et il aura fallu du temps pour que cela soit le cas. En fin de compte, sur la fin, j’ai finit par me sentir bien auprès d’eux et j’ai pu ainsi me sentir plus touchée par ce qu’ils vivaient. Non pas que j’y ai été indifférente, mais comme il me manquait ce petit truc pour m’attacher plus encore à eux, j’ai gardé une certaine distance durant une bonne partie de ma lecture. Le destin ne les a pas épargné, et ces deux femmes ont montré courage et honneur pour défendre leurs opinions. C’est un récit assez passionnant à lire.

Une comtesse en Toscane 
De Dinah Jefferies
Editions Hauteville
Broché 445 pages
Sortie broché 30/06/2021 – poche 06/07/2022

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