Rencontre Ingrid Desjours – Paris le 04/11/2015

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Une rencontre, une actualité, une réalité

Organisée par Babelio et les Editions Robert Laffont  dans les locaux de Babelio, nous avons pu rencontrer Ingrid Desjours pour la publication de son roman « Les fauves » le 4 novembre dernier.

« Les fauves » étant un roman d’actualité faisant encore plus écho à ce jour après le vendredi 13 novembre, un temps de recul fut nécessaire pour commenter cette rencontre.
A l’origine mon article faisait référence au 7 janvier 2015 et à Charlie hebdo mais tout a changé depuis le vendredi 13 novembre 2015. Les Fauves n’étant plus un sujet du passé, mais bien référent au présent.

Nous avons tous été fortement touchés de prêt ou de loin par ces événements. Entant moi même parisienne, ces événements furent choquants, nous sommes meurtris.
Au final, Paris restera une ville animée : les gens continueront à sortir, à s’installer aux terrasses, à aller à des concerts, à vivre.


Les fauves et Ingrid Desjours

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« Les fauves » : vous pouvez retrouver ma chronique en cliquant sur la couverture ci-dessus.
C’est le titre qui lance la nouvelle collection des Editions Robert Laffont : La bête noire.

la bête noire

La naissance d’un roman

Ingrid Desjours écrivait un autre roman lors des attentats de Charlie Hebdo, comme beaucoup d’entre nous, elle est restée bloquée devant son écran à regarder les images, toujours les mêmes oui, mais ces images qui relataient des faits réels qui nous ont tous touchés au plus profond.
La stupeur des événements ont fait qu’elle n’a pas pu reprendre l’écriture de son roman en cours d’écriture à ce moment-là. « Les fauves » a commencé à voir le jour, un roman vecteur d’expression, témoignage de ses craintes. Le roman est ainsi né tout naturellement suite aux événements.
C’est un roman poignant, reflet de notre société qui aborde des sujets d’actualité.

Son métier de psychocriminologue nous offre un regard différent sur bien des choses, et on le ressent bien quand on lit son livre. L’aspect psychologique des protagonistes est poussé à son extrême et on en a apprend énormément sur eux, on vit ce qu’ils ressentent, ça donne une réalité à ses personnages qui va au delà de toute description. Je trouve que cela donne encore une autre dimension à l’étude de leur comportement.

Les recherches

Beaucoup de recherches ont été effectuées pour l’écriture de ce roman, on y retrouve notamment des références constantes à tout ce qui a été publié suite à Charlie Hebdo : à chaque chapitre, un article, un tweet ou une autre référence sont cités. Cela effectue un parallèle entre la fiction du roman et la réalité des faits qui ont eu lieu.

Ingrid Desjours s’est beaucoup documenté, notamment auprès des familles qui ont vu leurs enfants être radicalisés. Elle a pu ainsi établir une sorte de profil type des jeunes séduits par cette radicalisation.
Un vecteur important entre en compte pour facilement embrigader ces jeunes : les réseaux sociaux. Les réseaux sociaux permettent aux jeunes d’exister, ils leur offrent une existence idyllique alors que c’est l’âge où ils se cherchent, il est alors facile de les orienter vers des actions qui se disent les valoriser alors qu’il n’en est en réalité aucunement question.

Un certain nombre de personnages sont des anciens combattants, revenus d’Afghanistan notamment. Sa propre expérience de par son métier, l’a aussi amené à côtoyer un certain nombre de militaires : le retour du soldat, le retour à la vie civile après avoir, pour beaucoup d’entre eux, vécu des choses épouvantables mais il est difficile d’en parler, ils vivent avec, font ce qu’ils peuvent avec. En cela, le personnage de Lars est tout à fait représentatif du militaire qui n’a pas eu un environnement serein et équilibré pour l’aider à faire face à toutes ces horreurs vécues.

C’est auprès d’un professionnel Jérôme Saez : consultant aux entreprises dans le domaine de la protection qu’Ingrid s’est renseignée. Il lui a ainsi appris de la même façon qu’ils forment lui même les garde du corps, en quoi consiste ce métier. De telles recherches approfondies nous donnent réellement l’impression que ses personnages ne sont pas sortis de son imagination, mais sont des personnes réelles.


LA RENCONTRE

Nous avons été quelques lecteurs à être sélectionnés par Babelio. Ingrid Desjours a ainsi pu répondre aux questions des lecteurs, sur « Les fauves », les sujets d’actualité, ses autres parutions et projets. Suite à cela, une séance de dédicaces a été proposée, lors de laquelle, l’occasion de discuter avec Ingrid Desjours en particulier était possible, le tout autour d’un buffet aux couleurs des Fauves.

Lors de l’échange avec l’auteur, a surgit de l’assemblée un homme armé , menaçant Ingrid Desjours devant ses lecteurs, un peu figés par cette intervention. C’est alors que Jérome Saez ainsi que d’autres personnes présentes, ont mis en place leur système de protection pour mettre à l’abri Ingrid Desjours et monopoliser l’homme menaçant. Cette petite démonstration était tout à fait appropriée pour imager ce travail de protection rapprochée.
De mon côté, je suis restée calme car tout est allé très vite, on se dit alors « et si cela avait été vrai ? ».

Vidéo de la démonstration :

 

L’organisation de l’événement était bien menée, chaque intervenant était disponible et à l’écoute des lecteurs tout au long de la soirée. On a pu ainsi parler avec Ingrid Desjours, tout comme avec l’équipe Babelio ou celle des Editions Robert Laffont. Jérôme Saez a été aussi disponible pour parler de son métier.
Globalement ce fut une rencontre agréable et réussie en tout point.


Un des thèmes abordés et qui aura retenu mon attention, sont les réseaux sociaux. Je l’ai abordé plus haut. Mais là, c’est le point de vue de l’auteur qui est intéressant.
De nos jours, internet nous permet de nous exprimer librement, les blogs voient le jour.
on se dit tous chroniqueurs, c’est un droit que de dire ce que l’on peut penser de nos lectures mais on note toutefois que beaucoup se permettent non pas de donner leur point de vue mais de dénigrer de façon fortement négative en émettant un jugement – n’oublions pas toutefois que derrière ce livre, il y a un auteur, une personne ! En cela, peut être devrions-nous réfléchir avant d’émettre un avis si catégorique sur nos lectures.

Les Fauves, pourquoi ce titre ?

Que sont les fauves ? ou qui sont les fauves ?
Pour Lars, les fauves vont être les démons de son passé. Les tatouages qu’il a, décris par l’auteur les représentent : c’est sa colère, qui peut rugir comme un fauve. La représentation de ce qu’il ressent est à l’image d’un fauve.
Pour Haiko, c’est cette croisée dans laquelle elle s’est lancée contre l’islamisme. Les médias, dont elle se sert mais qui l’enserrent et vont contribuer à cette fin, représentent assez bien les fauves de notre société.
Ils sont tous deux, des fauves qui se jaugent ! ils ont besoin de tous ces aspects, même si au fond, il est déjà trop tard pour eux.
Les Fauves, un titre qui pourrait dire encore tellement d’autres choses.


Ingrid Desjours, c’est aussi…

Dans l’actualité d’Ingrid, il y a le travail d’un scénario car son livre « Tout pour plaire » va être adapté en une série de 3 fois 52 min par Arte. Elle aborde là un autre aspect de l’écriture, c’est un travail de réinterprétation, devant tenir compte de différents intervenants comme le réalisateur, le scénariste… Ce qu’elle disait de façon romanesque par des mots doit ainsi prendre vie par des gestes.

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Ingrid Desjours, c’est aussi une auteure de jeunesse : Myra Eljundir avec la trilogie « Kaleb« .
L’histoire d’un jeune homme qui a un don d’empathie, qui ressent les émotions des autres jusqu’à pouvoir les manipuler. Vous pourrez d’ailleurs la retrouver au Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil en décembre.


Si ce livre m’a touchée et profondément marquée. En le lisant c’est à Charlie Hebdo que je pensais, mais aujourd’hui en écrivant cet article, c’est aux 130 victimes que je pense.

Toutes nos pensées sont pour les victimes de ces attentats et leur famille.

paris

☆ BELI ☆


Pour aller plus loin, l’excellent article de François Alquier, que j’ai eu l’occasion de rencontrer et avec qui j’ai longuement échangé lors de cette rencontre.
François Alquier, nom d’un des personnages du livre.
http://www.mandor.fr/archive/2015/11/02/ingrid-desjours-interview-pour-les-fauves-5709599.html

Ingrid Desjours
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Self-défense avec Ingrid Desjours :

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