Pas nés sous la même étoile de Adèle Ninay

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Résumé de l’éditeur :
Mike et Camille n’avaient aucune raison de se plaire. Sa vie à lui c’est le rap avant tout et les potes du quartier. Son monde à elle est fait de danse, de littérature, d’une vie confortable dans le centre de Paris. Il a découvert la violence et la rébellion depuis déjà de nombreuses années, elle est délicate et solaire. Il l’insupporte dans son rôle de macho à deux balles, elle l’agace avec ses airs de princesse.
Pourtant leur rencontre doit avoir lieu, et elle les prend par surprise comme un coup de poing en plein cœur.
Mais quand on est si différents, comment avancer ? Pour l’un et pour l’autre, aucun mot n’a la même définition : violence, plaisir, avenir…fidélité. Balancés l’un contre l’autre par la vie, ils n’auront plus d’autre choix que de résister au choc. Ou d’exploser en plein vol.

 ★ Merci à Hugo New Romance pour ce SP ★

☆ AVIS DE BELI ☆

C’est un roman qui, je pense, attirera bien des retours, tant positifs, que négatifs parce qu’il est un peu différent des romances que l’on peut lire en tant ordinaire. Nous sommes ici encrés dans un univers qui ne plaira pas à tous, mêlant la banlieue des cités avec des personnages au langage soutenu et de rue, en passant par le Paris des beaux quartiers. Un contraste certain que nous découvrirons à travers les deux personnages principaux : Camille et Mike.

Le roman nous plonge dès le départ dans un contexte réel qui surprend. J’entends par là que moi même j’ai été surprise de constater dès le début que le langage était très familier. On s’imagine toujours quand on lit un roman, que l’on ne peut pas écrire comme on parle, mais ici il fallait que les personnages de Banlieue s’expriment tout comme ils le font entre eux. Alors, nous avons à faire à un langage qui parfois peut être dérangeant mais c’est ainsi que l’on s’exprime dans ces cités et sans cela, le contraste ne pourrait pas se faire entre deux mondes.

Pas nés sous la même étoile, un titre assez évocateur du contenu de ce roman, c’est la rencontre entre la Banlieue et le Paris des beaux quartiers. Une rencontre qui oppose deux styles de vie et donc deux manières d’appréhender les différentes étapes d’une vie, nous le constatons en faisant connaissance des personnages. Tandis que Camille, une jeune femme des beaux quartiers parisiens poursuit sa carrière dans la danse classique à l’Opéra en toute insouciance, elle vit encore chez ses parents et n’a pas de soucis à se faire pour son avenir, vous avez en porte à faux, Mike. Mike vit en banlieue, dans une cité qui nous est décrite comme un lieu où il n’est pas forcément bon vivre, où la drogue circule et où seuls ceux qui y habitent osent s’aventurer. Ce n’est pas un lieu où l’on se sent en sécurité.

La rencontre entre ces deux personnages ne se fait pas sans vagues, ils sont tous deux des personnalités très marquées et peu enclines à faire des concessions et ils ne vont pas du tout s’entendre. Forcés de se voir par le biais d’amis communs, ils vont donc se cotoyer, pour Mike, Camille représente tout ce qu’il déteste et elle, de son côté a énormément de mal avec l’attitude et la façon dont la traite Mike. Des débuts complexes, qui nous prouvent alors qu’il est difficile d’aller au delà des premières impressions et des attitudes qui convergent dans deux sens différents. Mais une histoire va tout de même démarrer et nous allons mieux les découvrir mais aussi faire connaissance de ces deux mondes dans lesquels ils vivent, et ce en parfaite immersion. Camille ne vit que pour la danse, un métier qui demande beaucoup de sacrifices et qui dicte une ligne de conduite très stricte : pas d’excès en tous genres, ni alcool, ni gras, ni fêtes jusqu’au bout de la nuit. Chaque écart de conduite peut être sévèrement préjudiciable pour elle. Une rigueur qu’elle accepte et qui n’est pas forcément comprise. Auprès de Mike, le contraste est donc accentué, car lui est plutôt un oiseau de nuit qui rêve de vivre de sa musique. Il a perdu son père, et vit avec sa mère dans une de ces tours typiques des cités de banlieue. Il bosse dans un petit supermarché pour un patron qu’il déteste, mais il n’a pas le choix pour pouvoir se louer ce lieu qui lui permet de faire sa musique, le lieu de rassemblement avec ses potes. C’est à la fois une tête brûlée mais aussi un personnage qui a la tête sur les épaules. Il est décidé et fera tout pour réussir, nous évoquerons à ses côtés les difficultés liés à ce univers où il est difficile de percer.

L’histoire évolue, tant dans leurs carrières que dans leur relation, et la différence de leur monde est évoquée de différentes manières. Cela peut être à la façon dont chacun d’eux va appréhender le monde de l’autre : la découverte de la cité par Camille est très évocatrice de ce monde particulier. Elle détonne dans ces lieux et Mike sera parfois gêné de devoir l’y emmener, tout comme lui détonne dans le bel appartement parisien de la jeune femme. Les personnages qui les entourent, jouent un rôle important aussi dans l’histoire, car c’est à l’un d’eux qu’ils doivent de faire connaissance et qu’ils vont devoir se voir, malgré l’animosité qu’il y a entre eux. Les personnages secondaires sont alors intéressants à découvrir et ne sont pas s’en rappeler que parfois il suffit d’une passion commune pour faire connaissance de personnes qui ne gravitent pas dans les mêmes milieux que nous. On appréciera alors certains d’entre eux, tandis que d’autres, nécessaires à marquer encore plus ce contraste de vie, nous déplairont, s’imposant de façons détestables.

Si je n’ai pas eu de difficultés à lire ce roman, je l’ai commencé pour le finir dans la foulée, j’ai toutefois été gênée par quelques petites choses. J’ai eu d’ailleurs du mal à écrire cette chronique car je ne savais pas comment présenter les choses. Mon point de vue est le mien, et j’ai cru comprendre que certaines personnages ont détesté ce roman, je peux le comprendre, chacun ressent des émotions différentes en lisant un livre. Toutefois si j’ai été un peu perplexe sur certains points, j’ai trouvé qu’il était assez criant de vérités. Mike représente parfaitement bien son personnage, le côté urbain de nos jours est parfaitement bien décrit. Je pense aussi que de coller si bien à la réalité de cette vie de Banlieue peut déranger car elle est loin d’être angélique. Je ne connais pas bien l’univers du Rap, mais l’idée que je m’en fais colle plutôt assez bien avec la façon dont Mike nous le représente et l’évolution que sera la sienne, est assez représentative de comment cela pourrait se passer en réalité.

J’ai été par moments un peu déstabilisée car les personnages auraient pu être bien plus jeunes que l’âge qu’ils ont,  de par certaines de leurs attitudes, et j’ai eu du mal parfois avec leurs réactions. Autant Mike incarne bien le personnage type de la banlieue de cité, qui tente de percer dans le Rap, autant Camille a parfois une attitude plus puérile, qui nous rappelle aussi qu’à vingt-quatre ans, elle vit encore chez ses parents et n’a pas été confrontée à certaines dures réalités de la vie. Le contraste est certain : lui doit faire face à des obstacles dont elle n’a même pas conscience d’exister. C’est pourquoi malgré qu’elle soit plus âgée que lui, elle parait parfois en décalage avec son âge. Peut être que cette histoire aurait été plus facile à aborder avec des personnages plus jeunes, ou alors peut être que se sont juste les vingt-quatre ans de Camille qui m’ont gêné, non pas car elle est plus âgée que lui, non mais parce qu’elle n’a pas l’attitude d’une jeune femme de vingt-quatre comme je l’imaginais pour son personnage. Elle a été protégée toute sa vie par ses parents et par le milieu dans lequel elle vit, confrontée aux réalités du monde de l’Opéra, certes mais pas au monde de la vie difficile comme l’a été Mike, cela fait d’elle, un personnage moins en phase avec la réalité de la vie.

Si Adèle Ninay nous offre une personnalité bien représentée par Mike du jeune homme de la banlieue et du Rap, j’ai trouvé un peu étrange que Camille ait parfois un langage trop châtié. J’aurai aimé que l’auteure pousse un peu plus la différence entre les deux mondes, en adoucissant certaines réflexions de Camille, qui ne collent pas avec le personnage qu’elle représente. Il est difficilement concevable d’imaginer qu’une jeune femme des beaux quartiers puissent jurer ainsi par moments, je me serai attendue à encore un peu plus de contraste marqué entre les deux pour intensifier cette différence d’éducation et de milieu de vie.

Un roman qui a le mérite de faire parler de lui ! L’immersion dans deux mondes, avec deux personnalités si différentes marque et leur histoire se devait de ne pas être facile. Adèle Ninay maitrise les univers qu’elle nous propose de découvrir, ses personnages sont tout à fait représentatifs de ce qu’ils vivent. J’ai mi un temps fou à écrire cette chronique, enfin non, plutôt à trouver comment exprimer mon ressenti sur cette lecture. J’ai essayé d’y apporter le plus de précisions possibles sur les petites choses et moments qui m’ont fait tiquer, tout en vous présentant l’atmosphère générale du roman. Adèle Ninay propose une fin ouverte, une de ces fins qui peuvent en frustrer plus d’une, est-ce une porte ouverte pour reprendre le mot, à justement la possibilité d’un deuxième tome, nous verrons. Mais cela s’avère possible, vu la configuration de l’histoire.

Pas nés sous la même étoile
De Adèle Ninay
Editions Hugo & cie
Collection New Romance
Broché 271 pages
Sortie le 13/02/2020 – poche le 11/03/2021

(Chronique du 14/02/2020)


Retrouvez l’interview collaborative de Adèle Ninay en cliquant sur l’image ci-dessous : 

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