« L’éternité, c’est compliqué » de Jennifer L. Armentrout

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Résumé :
Depuis sa plus tendre enfance, Mallory Dodge se drape dans le silence. Se taire, c’est survivre. Voilà quatre ans que son cauchemar a pris fin, quatre ans qu’elle n’a pas revu Rider Stark, son protecteur.
Entourée de parents adoptifs aimants et à l’aide de cours particuliers, Mallory a repris le chemin des mots. Elle s’apprête également à faire le grand saut en reprenant celui du lycée pour son année de terminale.
Le jour de la rentrée, la jeune fille était loin de se douter qu’elle tomberait sur son ami. Leur complicité est intacte, mais si Rider n’a plus rien d’un enfant, il reste habité par de nombreux démons.
Quand les ombres du passé menaceront de les séparer, Mallory aura-t-elle le courage de prendre la parole pour exprimer ce qui doit l’être ?

 ★ Merci aux Editions J’ai Lu pour ce SP ★

☆ AVIS DE BELI ☆

Impossible de résister à une sortie de Jennifer L. Armentrout. Sans avoir lu le résumé, je savais que je lirai ce roman. C’est une romance Young-Adult que nous propose de découvrir l’auteure.

Petite, l’univers de Mallory se résumait à peu de choses : sa poupée, cette histoire de lapin et lui. Lui, c’était Rider, celui qui a toujours été là pour elle, celui qui lui a permis de rester en vie, celui qui l’a sauvé à de maintes reprises. Tous les enfants ont une image bien précise du héros, et Rider fut celui de Mallory durant de longues années. Un lien très particulier s’est tissé entre eux, il a été cette image fraternelle et plus encore, celui qui lui a permis de tenir le coup. Le lien qui les unit, vous le découvrirez, est très fort, inqualifiable, il est de ceux que l’on n’oublie pas. Nous faisons la connaissance de Mallory, alors qu’elle a dix-sept ans, elle vit dans une famille d’accueil, un couple de médecins bons et gentils, qui s’occupent d’elle depuis quatre ans maintenant. Cette jeune fille va entamer sa dernière année de lycée, et si jusque là, elle étudiait de chez elle, elle décide enfin à aller au lycée. Il est temps de se frotter aux autres avant d’entamer des études à l’université.

Mallory est l’image même de la jeune fille sensible et fragile, elle ne parle quasiment pas, ne s’exprimant ainsi que très peu, beaucoup pensent qu’elle est muette. Mais c’est ainsi qu’elle a du oeuvrer une partie de sa vie, dans le silence : « Ne fais pas de bruit » était ce qu’elle devait faire pour se protéger. La voilà, qui se retrouve dans un lycée : ce lieu foisonnant et bruyant qui va lui causer tant d’angoisses. Mallory va se fixer des petits objectifs, qui vont lui permettre d’avancer et la moindre petite victoire deviendra grande pour elle. Elle est confrontée aux autres, et va même suivre un cours d’expression orale, de quoi la mettre en déroute plus d’une fois. Le choc de cette rentrée et l’importance que cela revêt pour elle, vont être heurter par la venue de Rider. Rider est dans le même lycée qu’elle, elle l’a tout de suite reconnu. Il a grandi, c’est devenu un jeune homme mais c’est toujours son Rider, celui auquel elle était tant attachée et dont elle n’a pas de nouvelles depuis des années.

Rider, ce jeune homme est l’image même du bel adulte en devenir, déjà tout petit, il n’avait que quelques mois de plus qu’elle, mais il dégageait cette aura de bienveillance et d’amour. Il est impossible de ne pas apprécier un personnage tel que lui, il a tout sacrifier pour elle. Le retrouver bien des années plus tard, alors qu’il semble bien dans ses baskets, à l’aise avec la vie qui mène, nous permet aussi de voir de quelles façons son passé a su creuser en lui un fossé énorme. Qui est-il devenu durant toutes ces années ? Quel sera son avenir ? Et si, lui ne croyait plus en rien. Il n’a pas eu la chance de Mallory de trouver un foyer comme celui où elle vit depuis quelques années, il a du être confronté à d’autres types de problèmes. La société qui a parqué des enfants dans des familles d’accueil peu respectables, cette société qui pense alors que certains « déchets » ne valent pas le coup que l’on s’intéresse à eux, c’est cette société qui forge certains personnages vers le néant, qui s’imagine que jamais ils ne pourront réaliser quoi que se soit.

J’ai aimé la proposition de Jennifer L. Armentrout, qui nous permet de découvrir petit à petit ses personnages. Elle nous propose une narration unique, c’est Mallory qui s’exprime, elle vit ce présent mais la présence de Riley dans sa vie, fait remonter à la surface leur passé commun. C’est à travers ses cauchemars, ses souvenirs qu’elle va ainsi nous dévoiler quelle a été leur vie quand ils étaient tous deux enfants, mais aussi quel événement tragique les a séparé. Ce qu’ils ont vécu engendre forcément des traumatismes, nous en avons totalement conscience quand nous appréhendons le personnage de Mallory. Mais elle n’était pas seule, Rider a lui aussi beaucoup subit, quand est-il de lui ? Nous le découvrons au fil des pages, et c’est de plus en plus poignant de constater l’opinion qu’a Rider de lui-même et de ce qu’il est capable de faire.

Ces retrouvailles, c’était un signe du destin, ces deux-là ne pouvaient pas ne pas se retrouver. Quand ils étaient plus jeunes et qu’il y a eu cet événement tragique, ils n’ont pas eu la possibilité de continuer à voir l’autre. La société les a séparé et n’a pas tenu compte de l’importance du lien qui les unissait. Ici, ils se retrouvent : Mallory va réussir à avancer dans son apprentissage de cette vie au contact des autres, en partie grâce à lui. Sa présence dérange les gens « biens » comme ils sont qualifiés dans cette société, et on aimerait que cette jeune fille qui vit dans un foyer respectable, ne traine pas avec le délinquant qu’est devenu Rider.

La culpabilité est un des sentiments exploité dans ce roman. Riley se sent coupable de n’avoir pas su l’aider comme il aurait du. Ce sentiment ne l’a jamais quitté. Dans le présent, on pourrait même croire que celui-ci le pousse à se rapprocher de Mallory, mais il n’en est pas ainsi. Si tous deux ressentent le besoin de se rapprocher, c’est que tout simplement car ils ont un passif qui les avait déjà prédisposé à finir ensemble. L’un sans l’autre, ils n’étaient que brouillard, ensemble, ils vont pouvoir s’épanouir, une fois passés les sentiments d’échec qu’ils éprouvent par rapport à leur passé. Ils vont devoir traverser des moments de doute, d’autres moments poignants et déchirants qui nous rappellent où vit Rider et ce qu’il a vécu ces dernières années. Ce sentiment de culpabilité provoquera bien des interrogations sur sa façon d’agir, il sera à la fois noble et lâche, et la Mallory qui s’épanouit, leur permettra d’y voir plus clair et d’avancer.

Un roman que j’ai dévoré, il n’aura pas fait longs feux dans mes mains, mais je l’ai tellement adoré que je m’en voulais presque de le lire si vite car je n’avais pas envie d’en sortir, mais je n’ai jamais trouvé comment freiner mes lectures. Ici, je me suis sentie concernée, par les personnages que nous proposent de découvrir Jennifer L. Armentrout : tous, sans exception sont attachants, tous ont un vécu ou vivent une expérience qui les a marqué. Le thème abordé à travers les personnages de Mallory et Rider, les enfants maltraités et abandonnés, oubliés nous permet aussi d’entrevoir ce message d’espoir que chacun peut s’en sortir. J’ai lu ce roman avec le coeur qui s’est serré à de maintes reprises tellement les émotions ressenties par les personnages y sont si bien retranscrites.

La plume de Jennifer L. Armentrout a su encore une fois me toucher. Cette histoire qu’elle nous propose est belle et déchirante à la fois. Elle arrive avec Mallory et Rider à nous conter un beau moment, une relation particulière, une de ces histoires qui vous touchera. Tout comme Mallory, je suis moi même tombée amoureuse de Rider, et j’ai adoré le voir lui aussi face à elle, la façon dont il a eu de s’en occuper et lui aussi de tomber amoureux de celle qu’elle était et de celle qu’elle est devenue. Vous aimerez aussi les autres personnages, tellement d’ailleurs que vous serez certainement, comme moi, profondément meurtrie de voir ce qui peut se passer dans ces quartiers où les jeunes sont laissés de côté car personne ne croit en eux. Un roman Young-adult coup de coeur, très beau et porteur de tant de messages qui nous interpellent, à découvrir absolument.

« L’éternité, c’est compliqué » de Jennifer L. Armentrout
Editions J’ai Lu le 13/06/2018 : 476 pages

NOTE : 5/5

pcc

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