« Les larmes d’Alyssa » de Isabelle Rozenn-Mari

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Résumé :
Un deuil aussi tragique que brutal conduit Alyssa à quitter Paris.
Mais lorsqu’elle s’installe à Daoulmar, petit village côtier breton, son arrivée déclenche une série d’événements mystérieux et macabres.
Quel lien existe-t-il entre le meurtre sauvage d’une jeune fille, et ce deuil qu’elle vit comme un déchirement ?
Quel sinistre passé dissimule le village, et pourquoi la présence d’Alyssa fait-elle resurgir ses plus sombres secrets ?
Traquée, menacée, Alyssa va devoir se cacher.
Ou choisir d’affronter ses peurs les plus profondes….

 ★ Merci à Isabelle Rozenn-Mari pour ce SP ★

☆ AVIS DE BELI ☆

J’ai lu Isabelle Rozenn-Mari il y a deux ans dans Souviens-toi Rose… et j’étais curieuse de retrouver ses écrits, car j’ai aimé son histoire précédente, très encrée dans une ambiance particulière. Ce nouveau roman vous prend aux tripes, certains moments m’ont bien angoissé, j’ai adoré l’ambiance générale de cette histoire.

La Bretagne a ce charme particulier de pouvoir offrir un environnement mystique, et ici les descriptions des lieux et des situations confirment ce fait. C’est dans une ambiance où suspicion, magie et mysticité se côtoient que nous évoluons. Dès le début, la scène d’entrée nous plonge dans cette ambiance de peur que créé les lieux, l’auteure nous plonge dans une ambiance un peu lugubre, très sombre où le danger rôde et tout semble tourner autour de notre héroïne. Les scènes décrites m’ont filé la chaire de poule dès le départ, et nous sommes alors plongés de suite dans cette histoire avec ce sentiment d’être, tout comme l’héroïne, constamment surveillés. C’est à la fois angoissant mais aussi très excitant de partir à la recherche de la vérité et de suivre cette héroïne.

Alyssa a vécu il y a quelques mois un moment très difficile et a perdu ainsi celui qu’elle aimait. Nous faisons sa connaissance et nous comprenons bien alors qu’elle reste très fragile suite à cet événement tragique qu’elle partagera avec nous dans ce roman. En se réfugiant chez sa grand-mère dans ces lieux qui se veulent sécurisant, elle a souhaité couper les ponts avec ce dur passé pour tenter de se reconstruire. Mais très rapidement, certains faits vont commencer à la perturber et cette tranquillité d’esprit qu’elle recherche va se voir vite contrariée. Elle ressent des choses, elle entend des voix et se sent constamment épiée, comme si quelqu’un la suivait… la mort de l’être bien aimé semble la hanter, serait-ce lui qui roderait ainsi autour d’elle ? Deviendrait-elle folle à croire à tout ce qu’il se passe autour d’elle ? Si certains tachent de lui apporter des réponses, elles ont plus le mérite de l’effrayer que de la rassurer.

Lorsque la petite ville côtière paisible est prise en otage par le meurtre d’une jeune femme que tous connaissaient, tout ce qui arrive à Alyssa prend alors un autre sens, comme si elle était porteur d’un message de mise en garde. Surtout que les lieux du crime sont aussi ce lieu même où tout a commencé. Un lieu à l’abandon mais qui semble chargé d’histoires et qui provoquent des angoisses terribles à Alyssa tellement il dégage des ondes négatives et néfastes. Le traitement de la narration se veut multiple, nous suivons Alyssa qui se retrouve confrontée à tant d’événements étrangers mais nous avons aussi le passé qui s’invite pour mieux nous permettre de comprendre les faits actuels. Et ce sont eux qui nous instruisent sur certaines choses malveillantes qui ont pu avoir lieu il y a tant d’années. Le rapport du passé au présent est ainsi insidieusement évoqué, nous permettant d’apercevoir quelles étaient alors certaines pratiques effrayantes et quel est le lien avec Alyssa. Puis nous en découvrons, plus nous avons conscience de l’importance de cette histoire.

Le doute est de mise, tout du long de la lecture on ne sait pas à qui se fier ? L’auteure a posé tous ses personnages autour de son héroïne et c’est alors que l’on se demande en qui elle peut avoir confiance. Nous ressentons bien que rien n’est du au hasard, que tout tourne autour de sa venue mais c’est vraiment petit à petit que nous pouvons ainsi découvrir ce qu’il en est du bien fondé de cette histoire. C’est très prenant, on évolue vraiment dans cette ambiance toute particulière créée par l’auteure et il n’y a pas moyen de lâcher cette lecture avant de tout savoir, de tout connaitre. Les personnages sont suggérés de façon à attiser notre curiosité et notre méfiance ! A chaque page tournée, le doute s’installe et les indices nous poussent à imaginer de multiples scénarii surtout que nous nous prenons d’affections pour certains, tandis que d’autres nous font froid dans le dos, cela n’en est que plus exaltant encore.

Alyssa se doit de faire des recherches pour comprendre ce qui se passe ! Elle tente d’analyser tout ce qui se passe autour d’elle, les messages que l’on lui laisse au grès des murmures du vent. Elle se sent d’autant fragilisée qu’elle commence à éprouver des sentiments pour un jeune homme dont elle fait la connaissance mais le doute toujours la pousse à se méfier. Puis le souvenir de son petit ami la hante, elle fait encore des cauchemars du soir de sa mort et regrette leur vie à deux. Tant de sentiments l’assaillent, c’est dur de faire la part des choses et d’envisager de pouvoir avancer vers une vie meilleure et heureuse. Cette enquête sur le passé mettent en lumière la vie de plusieurs jeunes femmes et tout tourne autour de ce lieu : cette église. Une église abandonnée, condamnée qui dégage tant de mystères et qui effraie tant Alyssa. Quels sont ses secrets ?

Un roman qui m’a embarqué dans cette ambiance mystique où le suspense est à son comble. Le doute est constant, on est aux aguets tout du long, j’ai adoré cette atmosphère comme c’est si bien nous offrir Isabelle Rozenn-Mari. J’ai pris beaucoup de plaisir à décortiquer le moindre indice, la moindre découverte, j’ai aimé spéculer sur tel ou tel personnage, douter des uns, croire en d’autres, un très bon roman qu’il est difficile de refermer avant la fin. Tout du long de ma lecture, j’ai été cette lectrice qui s’est planquée derrière l’héroïne pour tout découvrir sans toutefois avoir la bravoure qu’elle a, à affronter toutes ces révélations, j’ai adoré me sentir si impliquée dans cette histoire. C’est mystique, mêlant le passé ou présent, chaque événement n’est pas anodin et c’est très exaltant de tout suivre.

« Les larmes d’Alyssa » d’Isabelle Rozenn-Mari
Auto-Editions le 26/01/2018 : 452 pages

NOTE : 4,5/5

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