L’effet papillon – Emma Scott

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Résumé de l’éditeur :
À l’âge de quatorze ans, Zelda Rossi a été témoin de l’impensable, et a passé les dix dernières années à endurcir son cœur contre la culpabilité et le chagrin. Elle canalise sa douleur dans son art : un roman graphique dystopique où des justiciers voyagent dans le temps pour arrêter des crimes odieux – comme des enlèvements d’enfants – avant qu’ils ne se produisent. Zelda présente son roman à plusieurs grands éditeurs de bandes dessinées de New York, mais ses espoirs sont réduits à néant. Les circonstances la laissent perdue dans une ville qui lui est inconnue et, lors d’un embarrassant moment de faiblesse, elle rencontre un jeune homme réservé avec un passé qu’il ferait tout pour changer…
Beckett Copeland a passé deux ans en prison pour vol à main armée, et se bat aujourd’hui pour garder la tête hors de l’eau. Messager à vélo, il se déplace à toute vitesse dans New York, roulant toute la journée sans jamais s’arrêter nulle part, son casier judiciaire le retenant presque autant que la culpabilité de son crime.
Zelda et Beckett forment alors une alliance de survie à contrecœur et, entre leurs affrontements obstinés, ils commencent lentement à ressentir la chaleur qu’apporte le pardon, la guérison et peut-être même l’amour. Mais lorsque Zelda et Beckett se retrouvent face à leur passé, ils doivent choisir soit de s’accrocher à la culpabilité et aux regrets qui les lient, ou de lâcher prise et ouvrir leur cœur pour avoir une chance d’être heureux.
L’effet papillon est un roman qui révèle le pouvoir du pardon, et comment même les plus petites décisions du cœur peuvent, comme le battement d’ailes d’un papillon, avoir des effets qui se transforment en coups de vent, modifiant à jamais le cours d’une vie.

 ★ Merci à Juno Publishing pour ce SP ★
Blog Tour organisé pour cette sortie

☆ AVIS DE BELI ☆

C’est toujours un plaisir de lire un Emma Scott, j’attends à chaque fois la parution de ses romans avec impatience. Je m’arme aussi à chaque fois pour les lire, car je sais qu’elle a cette particularité de provoquer des émotions fortes quand on lit ses romans. L’effet papillon nous laissait entrevoir deux personnages à la personnalité intéressante aux vues de ce qu’ils ont vécu dans le passé. Ce qui est intéressant aussi dans les écrits d’Emma Scott, c’est de constater le juste milieu entre le drame et la romance, sans être dans les excès.

C’est un roman qui évoque la chance de réussir et de rebondir, de se donner l’opportunité de connaitre le bonheur. Il fallait oser ainsi proposer à un inconnu d’être colocataire pour saisir cette seconde chance de vivre son rêve. C’est ce que va faire Zelda, l’héroïne de ce roman. Elle a pris un gros risque en venant à New-York pour vendre son roman graphique et elle se retrouve complètement désarçonnée quand elle n’a que des refus. Elle rencontre alors un jeune homme, qui va se montrer généreux et attentionné alors qu’elle-même se sent complètement paumée. Le temps des quelques instants qu’ils passeront ensemble, elle va saisir que lui aussi a quelques préoccupations financières, et quoi de mieux que de s’allier pour parer à ces contraintes qui les empêchent d’avancer.

Zelda et Beckett se sont rencontrés par hasard, un hasard qui leur permettra de vivre cet instant qui changera leur façon d’être. Zelda vient d’arriver en ville parce qu’elle aimerait voir publier sa BD. Une BD qui revêt une symbolique particulière car elle évoque un fait qu’elle a vécu il y a quelques années, et qu’elle tente d’exorciser à travers ses illustrations et ses histoires. Mais cela s’avère plus dur que prévu, et elle se retrouve sans le sous, loin de chez elle et avec cette minuscule chance de représenter son travail après y avoir procéder à quelques modifications, elle ne se voit pas repartir. Beckett va lui permettre de rester, en l’hébergeant car elle lui offre la possibilité de payer ce qu’il lui manque de son loyer du mois. Beckett cumule deux boulots, assez contraignants tant physiquement qu’au niveau des horaires et mène sa vie à cent à l’heure. Il trouve le temps toutefois d’être prévenant et à l’écoute des autres. Ce sont deux jeunes personnages qui semblent livrer à eux-même et qui tentent de s’en sortir au mieux.

Emma Scoot aborde des thématiques qui évoquent des faits de leur vie passée qui jalonnent les actions qu’ils ont aujourd’hui. Nous avons deux personnages qui vivent avec le poids de la culpabilité sur les épaules, un poids qui pèse lourd et qui ne leur permet pas d’avancer comme il se doit dans ce qu’ils entreprennent. Ils se donnent pas la possibilité même d’être heureux non plus. Zelda a vu sa soeur se faire enlever alors qu’elle était elle-même une adolescente, elle n’a pas su réagir assez vite pour la sauver, depuis sa vie n’est plus la même et elle ne se sent pas en droit d’être épanouie et heureuse, alors que sa soeur n’est plus. Beckett, quand à lui sort de prison après avoir commis un délit qui a malencontreusement entrainé la mort d’un homme, autant dire que depuis il n’a plus pensé sa vie de la même façon.

Nous avons deux jeunes personnages, qui n’ont plus réellement de considérations d’eux-même et sur leur bonheur : ils vivent pour s’en sortir, et si Zelda cherche à réaliser son rêve, elle reste aussi dépendante de ce qu’il s’est passé dans son passé.  Beckett cherche le pardon, un mot qui pourrait lui permettre de donner une impulsion à sa vie. Il tente de faire le bien, c’est ainsi qu’il a fait le premier pas vers Zelda, mais  rien ne suffira à ce qu’il se sente mieux. Tous deux se sont donc trouvés, avec leurs blessures et face à des conditions de vie pas toujours faciles. Ils vont s’entraider et à travers le projet artistique de Zelda, ils vont se laisser porter par la création et pourquoi pas l’envie de croire en quelque chose. Mais concernant les émotions qui les assaillent, qu’elles soient d’ordre personnelles, l’un auprès de l’autre, ou du fait de se projeter heureux, le chemin est encore long jusqu’à ce qu’ils s’en donnent le droit.

Nous découvrons alors leur passé, celui où il aura suffit de quelques minutes pour que leur vie bascule. Les émotions éprouvées alors, la peur, l’horreur et par la suite la culpabilité, la tristesse et bien d’autres encore auront une incidence sur leur futur. Beckett a su trouver des personnes qui l’épaulent et l’encouragent mais tant qu’il n’acceptera pas de se donner une chance, il restera avec ce poids sur les épaules. Zelda vit loin de ceux qui lui restent, elle les aime mais de les revoir provoque des crises de panique très importante et elle l’évite au maximum. Nous découvrons alors ces personnages qui marquent leur vie, des personnalités intéressantes, porteuses d’espoir pour certaines, pour d’autres qui marquent aussi cette idée forte qu’il est bien difficile de rebondir après avoir vécu quelque chose de difficile, car la société notamment n’en laisse pas forcément la possibilité.

A côté de cela, de ce qu’ils vivent au quotidien et depuis des années, ils vont vivre l’un auprès de l’autre, très étroitement car ils partagent un studio et une relation va naitre. Une relation de confiance d’abord, très importante car la démarche d’aménager ensemble n’était pas anodine. Tous les deux se sont trouvés, et s’ils s’aident au départ, au fil du temps des sentiments plus intimes vont venir les lier, mais il y a toujours cet obstacle, ce passé, cette acceptation d’être qui restera à franchir. C’est très éprouvant de voir comment cela les travaille, de voir ce qu’ils ressentent l’un et l’autre. Emma Scott aborde avec tant de profondeur ce qu’ils vivent, que l’on pourrait en parler des heures durant tellement il y a des choses à dire. Leur relation prend son temps pour s’installer et j’ai beaucoup aimé les voir se rapprocher et s’aimer au fil du temps qui passe.

Emma Scott nous offre une magnifique romance, elle utilise à la perfection la maitrise des émotions de ses personnages et nous propose de découvrir leur histoire dans une romance slow-burn parfaitement bien maitrisée. Son roman est un roman de la seconde chance, mais aussi un roman sur le pardon, sur l’acceptation d’un passé douloureux, et sur cette possibilité d’être heureux malgré tout, d’avoir le droit de l’être. C’est toujours aussi beau, on aborde des thématiques dramatiques, mais sans tomber dans le mélodramatique et on les aborde avec beaucoup de pudeur et d’approfondissement. J’ai encore une fois succombé à la plume de cette auteure, qui sait si bien nous proposer des romances un peu à part avec toujours des idées originales et qui nous offre de très belles histoires.

L’effet papillon
D’Emma Scott
Juno Publishing
Numérique 450 pages
Sortie le 28/11/2021

pcc

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