Interview : Pauline Libersart et le romantic suspense

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CONVERSATION AVEC PAULINE LIBERSART 
AUTOUR DU ROMANTIC SUSPENSE

Pauline Libersart aime nous offrir des récits en tous genres, du fantastique au contemporain, du New Adult à l’historique, elle flirte aussi avec des romances plus sombres aussi comme avec ses romans que l’on classe en romantic-suspense. Son dernier roman, Hunter, la proie du chasseur en fait parti, c’est un roman spin-off de Hunter, entre ses griffes sorti déjà chez Addictives.
J’ai souhaité axer cet échange sur ce type d’univers : le romantic suspense.


INTERVIEW DE PAULINE LIBERSART

Beli :
Pauline, comment définirais-tu le genre romantic suspense ? Quels sont pour toi les ingrédients qui font un bon romantic suspense ?

Pauline :
▪ Quand je lis du romantic suspense, je veux avoir l’impression d’être au cinéma. Me dire que, si je pose le livre, il va arriver une catastrophe aux héros en mon absence ! Il faut que ça bouge, que chaque page apporte de nouveaux éléments, de la progression dans l’histoire. Je veux des fusillades, des explosions, des enquêtes, du suspens, des bagarres !

Beli :
Qu’est-ce qu’il te plait dans ce genre ? Et pourquoi aimes-tu en écrire ?

Pauline :
▪ J’ai toujours été fan de romans policier et d’espionnage, ça m’a paru naturel de m’essayer au genre… à ma façon.
En plus, comme j’ai une imagination très visuelle, très graphique, avec le romantic suspense, je me fais du cinéma dans ma tête avec cascades et explosions en dolby surround !

hunter-tiger

Beli :
Quand tu écris un roman, tel que Hunter ou encore Tiger, qu’est-ce qui te vient d’abord en idée : est-ce l’intrigue autour de la captivité ? Ou les personnages et leur histoire ?

Pauline :
▪ Ça, c’est une question compliquée. Je ne me dis pas « tiens, je veux faire un livre sur un enlèvement ». Cela ne marche pas de cette façon. Je commence à imaginer une scène, et puis je visualise les personnages, tout doucement se greffe un avant et un après, et d’autres personnages. Tout ça se passe dans ma tête, sans forcément l’écrire. Et puis à un moment, tout se met en place.
A l’origine, Tiger, c’était la scène de Christy racontant à sa sœur qu’elle avait été enlevée et séquestrée, alors qu’elles sont dans une salle de bains, assises sur le rebord de la baignoire. J’avais juste ça.

Beli :
Les débuts de Tiger sont très abrupts et il s’y passe des évènements qui peuvent choquer  les lectrices quand on ne s’y attend pas. De quelles façons gères-tu la limite à ne pas dépasser pour que la romance reste omniprésente ?

Pauline :
▪ C’est compliqué parce que chaque lectrice a une sensibilité différente, son propre vécu. Si on essaie de plaire ou de plier aux desiderata de tout le monde, on peut tout de suite abandonner le projet.
Mon principe, c’est de rester cohérente avec la façon dont moi je réagirais si je vivais la même situation, et de m’en tenir à ce qui correspond à mon sens moral.
▪ Après, il y a eu des débats autour de Tiger.
Les fans de Dark trouvaient que je n’allais pas assez loin, que Tiger était trop gentil, trop mou (!!!). D’autres lectrices ont considéré Christopher comme un violeur et moi comme une auteure adhérent au patriarcat et faisant la promotion de la culture du viol…
Je précise que j’adhère autant à la culture du viol que Stephen King mange des enfants, déguisé en clown, à tous les petits déjeuners. Il faut se blinder en sachant que de toute façon, il y aura des polémiques.

Beli :
De quelles façons effectues-tu des recherches sur tout ce qui concerne les cartels, les trafics en tout genre, pour écrire sur toute ces moments dans tes romans ? (j’imagine ton historique google)

Pauline : 
▪ Déjà, je lis beaucoup la presse, les enquêtes de fonds sur les phénomènes de société. Je regarde un peu la télé, surtout des reportages aussi divers que la réintroduction des jaguars en Argentine, ou l’enfer vécu par les petits producteurs d’avocats mexicains, dont les terres sont convoitées par les narcos.
Après en fonction de l’histoire que j’écris, je fais des recherches complémentaires. Tu as raison, l’historique de mon navigateur est parfois flippant, du temps de vol en jet privée entre deux villes, au comparatif de performance entre un Uzi et un HK SP5, sans parler des cartes de répartition de territoires entre les cartels !!!!
Tout ça, sans parler des trucs sur lesquels google m’a fait tomber par accident, comme les photos d’une partouze dans un club SM russe (glauque), ou celles d’une fête champêtre aux USA, juste entre (faux) cowboys seulement vêtus de bottes et de Stetsons, s’enfilant au milieu des ballots de paille ! (vraiment… heu, inclassable ?)

Beli :
Dans Tiger, tu as construit ton roman en deux parties distinctes et bien définies dans le temps. Dans Hunter, tu choisis de faire des allers-retours passé-présent, mélangeant ainsi deux périodes dans ton récit. Pourquoi ce choix ?

Pauline :
▪ Au début, Tiger devait commencer par la scène entre Christy et sa sœur dans la salle de bains, et enchaîner des scènes entre le présent et des flash-backs. Seulement, ça ne marchait pas. Pas de rythme, pas de suspense, puisqu’on avait déjà la preuve qu’elle s’en était sortie.
J’ai donc fait le choix de reprendre l’ordre chronologique et de jouer sur deux univers totalement opposés, l’oppression de la forêt dans la milice contre la luminosité de la plage hawaïenne.
▪ Dans Hunter, suivre l’ordre chronologique donnait un début gentiment guimauve, avec deux jeunes gens tombant amoureux sans grand challenge ni adversité, et faisait ensuite enchaîner sur de nombreux chapitres de traque, dénués de toute romance. L’usage des flash-backs permettait d’éviter cet effet, et de faire monter le suspense !

Beli :
Avec Hunter, tu as répondu à la demande des lectrices de retrouver le personnage Johnny B. qui était très intéressant dans le premier tome. Avais-tu d’emblée son histoire en tête quand tu as écrit Tiger, et cela t’est-il venu tout seul quand tu as écrit le tome qui lui est consacré ?

Pauline :
▪ Johnny B est un emmerdeur !
Dès l’écriture de Tiger, je savais qu’il avait l’envergure de faire un très bon héros. La réaction des lectrices (et la demande de mon éditrice) n’ont fait que me le confirmer. J’ai donc commencé à lui écrire son histoire. J’avais un bon scénario, de bons personnages, tout ce qu’il fallait.
Arrivée peut-être à un quart de la rédaction, tout s’est bloqué. Monsieur Johnny B a décrété que la fille que je lui avais trouvée ne lui plaisait pas, que leur couple ne fonctionnait pas !
Résultat : syndrome de la page blanche, plus moyen d’avancer. J’ai essayé de forcer, rien à faire. J’ai laissé tomber et je suis partie écrire autre chose.
▪ Il s’est écoulé plusieurs mois et, un beau jour, j’ai reçu mes exemplaires papiers de Tiger. Toute contente, je feuillette le roman. Et d’un coup, alors que je survole une scène avec Gail et sa fille, qui est-ce qui débarque ? Johnny B, lui-même.
Il me tape sur l’épaule et m’annonce : « C’est elle que je veux ! »
Je conteste, je râle que la demoiselle de son choix ne s’intègre absolument pas dans mon scénario. Conclusion de monsieur le héros : « t’as qu’à refaire le scénario ». Je suis donc repartie de zéro. Cela explique qu’il se soit écoulé 2 ans entre les 2 romans…

Beli :
Envisages-tu d’écrire d’autres tomes sur les autres personnages de cette série ? Si oui, lesquels, si tu peux nous en dévoiler un peu plus !

Pauline :
▪ C’est prévu. Maintenant, il y a plusieurs conditions. Il faut que Hunter se vende bien et que je sente que les lectrices ont envie de connaître la suite, et, plus compliqué, il faut que je trouve le temps de m’occuper de tout le monde. J’ai déjà une partie des scénarios pour Aksel, Esteban, et Gabriele.

Beli :
Lis-tu de ton côté des romantic suspense ? si oui, as-tu quelques auteurs ou romans de prédilection ?

Pauline :
▪ Une de mes séries culte en romantic suspenses est Black Ops de Cindy Gerard, mais j’en ai plein d’autres. J’aime aussi beaucoup les Karen Rose, qui sont plutôt des polars avec un supplément de romance.

Merci Pauline d’avoir répondu à mes questions. Au plaisir de te lire de nouveau dans ce genre car comme toi, on adore quand la romance se mêle à l’action et que nous sommes portées par tes écrits comme dans un film d’action. Et on croise les doigts pour retrouver les autres personnages de l’univers de Tiger et Hunter !

  • Tiger, entre ses griffes est disponible aux Editions Addictives en numérique et papier
  • Hunter, la proie du chasseur est disponible aux Editions Addictives en numérique

RETROUVEZ LES DIFFÉRENTS ROMANS DE PAULINE LIBERSART
EN ROMANTIC SUSPENSE.

Duologie Nick & Sarah
Sortie en 2017, chez BMR

Citation de ma conclusion de la duologie : 
Une série palpitante avec une histoire qui sort un peu de l’ordinaire rencontré dans un romantic suspense. Pauline Libersart a poussé dans le premier tome avec une partie Dark romance qui m’a surprise mais que j’ai adoré. Dans ce second tome, nous retrouvons sa façon bien à elle de pousser les caractéristiques psychologiques de ses personnages jusqu’au bout, rendant l’ensemble encore plus captivant. Ce fut un très bon moment de lecture, une fois ce tome 2 refermé, je n’ai qu’une envie, relire les deux d’affilés.

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Série Baltimore
Sortie en 2018, chez BMR

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Dans la ligne de tir
One Shot, sortie en 2018, chez BMR

Citation de ma chronique :
J’ai passé un bon moment à relire cette romance, de mes souvenirs, c’est surtout la partie amazonienne qui m’avait marqué : je me rappelle bien cette prédominance de l’anonymat qui a conduit les personnages à vivre des moments intenses et particulièrement chargés en émotions. L’après est très intéressante et tout en contraste avec cette première partie. La plume de Pauline Libersart nous offre aussi de très belles scènes d’intimité, qui s’adaptent à la condition j’ai envie de dire, mais qui restent à chacune d’elles, très intenses. 

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Vous pouvez suivre Pauline Libersart :

  • Sur son site web : ici
  • Sur sa page Facebook : ici
  • Son compte Instagram : ici

☆BELI☆

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