A la table d’Hitler – V.S. Alexander

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Résumé de l’éditeur :
Tous les jours, dans le silence de la grande cuisine, c’est la peur au ventre que Magda avale ses repas. Chaque bouchée pourrait être la dernière. La jeune femme est l’une des « goûteuses d’Hitler » dont la mission est de tester sa nourriture et de s’offrir en sacrifice en protégeant le Führer d’un empoisonnement. Peu à peu, Magda s’habitue au risque permanent. Dans l’environnement du Berghof, la luxueuse « Tanière du loup », elle pourrait presque en oublier l’horreur de la guerre. Mais, un jour, elle découvre des photos des camps de la mort et sa haine de tout ce que représente le régime nazi ne fait que grandir. Lorsqu’elle apprend qu’un complot contre Hitler est en préparation, elle décide de s’engager au côté d’un jeune et séduisant officier rebelle. Mais dans cet univers de chaos, comment oser croire en un avenir ? Ils vont devoir tout risquer pour espérer, un jour, vivre dans un monde en paix…
Puissant et sensible : un roman qui a séduit des millions de lecteurs.

 ★ Merci à Eric Poupet Presse & Communication pour ce SP ★

☆ AVIS DE BELI ☆

Ce n’est pas la première fois que je vois passer un texte sur ce sujet, mais je ne m’étais pas encore penchée dessus. Lire des récits qui se passent si proche d’Hitler, auprès des allemands qui ont fait cette guerre, cela créé toujours une certaine appréhension car nous serons donc amenés à côtoyer cet homme, qui n’est pas simplement un personnage fictif mais bien une réalité. Il n’est plus alors en toile de fond mais tout tourne autour de lui.

Dans ce roman il y a tant de choses intéressantes à découvrir. Partant de l’idée que c’est inspiré de faits réels, avoir cette possibilité d’en découvrir plus sur ce monde dans lequel vivait Hitler est captivant. Il aura fallu d’un seul homme pour que l’histoire du monde change, et nous avons ainsi l’occasion de découvrir la façon dont il vivait et ceux qui l’entouraient. C’était l’homme à abattre, c’était l’ennemi public n°1… il était donc forcément nécessaire que sa protection soit assurée, et parer à toute tentative de mettre fin à ses jours. C’est ainsi que des femmes furent employées pour goûter sa nourriture, des femmes qui avaient donc acquis un degré de confiance important et qui jouaient un rôle très important alors.

Magda est l’une de ces femmes, une des goûteuses dans les cuisines d’Hitler. Elle a obtenu ce poste sans même savoir quelle en était la fonction, à cette époque, trouver un travail était une question de survie pour pouvoir se nourrir et survivre aux privations de la guerre. Nous découvrons alors ce personnage féminin, la façon dont elle se positionne dans cette guerre, qui paraît par moments ne pas être réellement comprises par les allemands, mais plus encore on constate qu’ils n’ont – pour un certain nombre – aucune idée de ce qu’il se trame vraiment derrière les projets d’un seul homme.

En choisissant de travailler pour le Reich, Magda s’assure une protection et un certain pouvoir, en ayant un accès à bien des lieux sécurisés, où elle ne craindra pas d’être en danger. C’est un point important qui nous rappelle que les allemands comme toute population en guerre, avaient peur et être en sécurité devient primordiale. On fait alors des choix, qui ne vont pas forcément de paire avec nos convictions, et c’est ainsi qu’elle accepte ce travail et qu’elle le subit chaque jour, en prenant le risque d’être empoisonnée. Mais le temps passe et elle se rend compte que le pouvoir en place commet quelques actes impardonnables, et le dessein d’y mettre fin en s’en prenant à la source pourrait changer le cours de l’histoire.

Magda va faire la connaissance de ces compagnes de travail, celles qui comme elle constituent une équipe bien rôdée à goûter les différents repas et collations du Führer. On découvre alors différentes personnalités, des femmes apeurées par ce “métier“, d’autres ferventes supporters d’Hitler qui y mettent toutes leurs passions pour cet homme… c’est un milieu assez particulier, où il ne faut jamais relâcher son attention car on ne sait pas réellement en qui avoir confiance. Au delà de ces personnages féminins avec qui Magda va partager son quotidien, elle va aussi faire la connaissance de quelques hommes, des militaires, des hauts gradés, de ceux qui accompagnent Hitler dans ses choix et qui se déplacent avec lui, des hommes de confiance qui tiennent une place importante dans le pouvoir établi par le Reich.

C’est alors que la mise en lumière de certains actes du Reich vont ébranler la jeune femme, elle va envisager d’aider cet homme qu’elle apprécie, un officier qu’elle côtoie et avec qui elle partage son temps. Il sera celui qui mènera quelques actions contre Hitler, et s’il ne souhaite pas qu’elle prenne de risques, elle tentera elle aussi d’agir de sa position. On appréhende alors les méandres des différentes possibilités qu’ils auront, mais aussi de ce danger continuel d’être découvert, car tous sont à l’affût du moindre manquement à la règle. Cela configure une certaine tension présente tout du long du roman, omniprésente comme une épée Damoclès qui pourrait s’abattre sur eux à n’importe quels moments.

En suivant cette histoire, nous découvrons aussi des lieux, le Berghof , qui est la résidence secondaire d’Hitler dans les Alpes bavaroises ou encore la tanière du loup, le quartier générale du Fürher. Des lieux emblématiques et somptueux à découvrir, dans lesquels Hitler sera amené à passer du temps pour se détendre lors de somptueuses réceptions, ou encore à s’y réfugier quand le danger menace sa sécurité. Les personnes proches d’Hitler nous sont aussi présentées, et plus particulièrement Eva Braun, la compagne du Fürher que Magda sera amenée à côtoyer de prêt. On partage alors bien des moments très proches de la vie d’Hitler, et à des moments cruciaux de l’histoire, le récit n’en devient que plus passionnant encore à lire.

L’histoire se prolonge jusqu’au moment où c’est la fin : la fin du Reich, la fin du Fürher, la fin de cette guerre, et nous continuons de suivre Magda, qui devra fuir suite aux bombardements et qui va être témoin de bien des événements importants. Le récit est très bien argumenté et suffisamment développé pour englober une bonne période de cette seconde guerre mondiale, et ce au plus proche d’Hitler. L’auteur s’est inspiré de l’histoire vraie de ses goûteuses qui devaient vérifier que les repas d’Hitler n’étaient pas empoisonnés, une tâche ingrate et bien dangereuse et il nous propose une histoire autour, très bien conçue et qui a le mérite de nous tenir en haleine tout du long.

J’ai trouvé cela vraiment très prenant de suivre ces moments auprès de Magda, de tant découvrir sur cette face de l’histoire. On sent bien à travers le récit, quel personnage était Hitler, et cette tension qu’elle a du subir à être à son service. On découvre bien des aspects de tous ceux qui ont l’histoire de cette guerre, et l’auteur a su rendre le récit vraiment très attractif. Le récit est un brin romancé avec la relation qui s’installe entre Magda et cet officier de qui elle va se rapprocher. Cette relation tiendra une place importante dans le déroulement de leur histoire, et aussi dans les décisions qu’il prendra à tel ou tel moment du récit.

A la table d’Hitler 
De V.S. Alexander
City Editions
Broché 399 pages
Sortie le 01/09/2021

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