Les heures incertaines – Carine Pitocchi

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Résumé de l’éditeur :
1919. Alors que l’Europe se relève à peine de la Grande Guerre, à Longfield, un nouveau drame s’abat sur la famille Ashford : Edward, le frère adoré de Julia, a succombé à la grippe espagnole. Endeuillée, la jeune femme se réfugie dans les bras de William Murphy, mais leurs deux familles s’opposent formellement à leur union.Pour sa cousine Emily, les choses vont mieux : mariée à Archie et jeune maman, elle est choisie par le rédacteur en chef d’un journal pour être la seule femme journaliste à couvrir le « Conseil des Quatre » qui se réunit à Paris. Et c’est Florine, qui a dû laisser son emploi d’institutrice au retour des hommes du front, qui sera la préceptrice des deux enfants de la famille. Quant à Elena Demidov, réfugiée au domaine pour échapper à sa famille, elle est toujours traquée par son frère Dimitri, bien décidé à lui faire payer sa trahison… De la Russie à la France, des États-Unis à l’Angleterre ou l’Allemagne, une saga passionnante, dans laquelle les destins de personnages inoubliables se mêlent aux bouleversements historiques et politiques du monde.

 ★ Merci aux éditions Charleston pour ce SP ★

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Lire cette saga, c’est un rendez-vous que je ne louperai pas. J’apprécie beaucoup l’idée de traiter la vie de plusieurs personnages ainsi sur plusieurs années de vie, c’est un plaisir que de les retrouver  et de voir ce qu’ils vont devoir vivre ensemble, ou bien séparément, mais toujours avec un lien entre eux. D’autant plus que leur histoire se situe sur ces années du XXème siècle qui me fascinent tant, la saga a démarré en 1912, et ici nous en sommes en 1918-1919, et elle devrait courir jusque 1945. Ma chronique de ce tome ne sera pas aussi développée que de ce dont j’ai l’habitude de faire, tout simplement car nous sommes ici dans un suivi de plusieurs personnages sur plusieurs années, et que de le raconter serait en fait spoiler ce qu’il s’y passe !

Julia et Emily sont les deux personnages centraux de cette histoire, tout tourne ainsi autour d’elles. Carine Pitocchi utilise une multiple narration qui permet ainsi de suivre bon nombre de personnages autour d’elles, et c’est ainsi que notre vision de l’histoire qui les lie tous, sera très vaste. Les deux femmes ont trouvé leur moitié et si Emily a pu convolé en noces et a eu un enfant avec Archie, Julia quand à elle, doit encore attendre pour pouvoir épouser Will. Will ne répondant pas aux critères de la société se rattachant à son statut de comtesse, et sa famille oeuvre dans quelques obscures affaires qui ne seraient être en adéquation avec sa position, leur relation s’avère difficile à accepter. Mais tout cela, Julia s’en moque et elle n’a qu’une envie être heureuse avec celui qu’elle aime. Leur histoire sera toutefois encore semée d’embuches et loin d’être de tout repos. Elles seront amenées à faire des choix à la fois personnels mais aussi pour le bien être de ceux qu’elles aiment, et cela sera parfois difficile de devoir s’éloigner de sa famille pour le bien être d’un enfant ou pour maintenir un équilibre dans cette famille qu’ils construisent. Ce sont deux femmes de caractères, déterminées dans leurs actions mais elles sont aussi bien différentes et chacune apporte beaucoup à l’autre ainsi qu’à ce récit qui tourne autour d’elles et des leurs.

Dans ce tome, ce sont les moments de l’après guerre que nous allons découvrir, ces épisodes où tous les pays concernés vont devoir parlementer pour définir la position de chacun et tenter de maintenir une paix qui semble si fragile. Tous ont leurs exigences et on constatera que rien ne se fait facilement. Tout ce qu’il se passera nous sera conté par Emily, envoyée en France par le Times pour écrire des articles sur le sujet. Nous avons ainsi donc accès à pas mal d’informations sur l’évolution de la situation des pays qui étaient en guerre et cela n’annonce pas forcément une paix reposante, l’équilibre étant assez bancale. Mais si nous découvrons l’Histoire de cette période, importante pour bien comprendre tout ce qu’il s’y passe, les femmes sont à l’honneur dans cette saga et restent l’élément central à découvrir. Nous les découvrirons ainsi dans tous les pays où nous allons être amenés à aller : de l’Angleterre à la Russie en passant par les Etats-Unis et d’autres, nous pourrons constater des différences et une évolution des moeurs. Des comtesses, des princesses russes aux femmes de ménage, cuisinière ou bien d’autres encore, ce sont vraiment des profils bien différents de femmes que nous allons suivre et découvrir ainsi quelles sont ces obstacles auxquels elles seront confrontées.

Ces années sont bien difficiles, et si la femme a pris la place de l’homme durant le conflit,  effectuant leur travail et faisant marcher l’économie autant que ce peu en tant de guerre, dès le retour des hommes, elles ont remise à leur place initiale ! Elles devront mener un combat acharné pour prouver qu’elles peuvent elles aussi exercer un métier, et ne pas être seulement une femme au foyer. On traite des femmes et ce de bien des façons, j’ai été assez fascinée par tous les exemples cités de ces femmes que l’on suit depuis quelques années et qui sont alors confrontées à tant d’épreuves, qui rendent leur position de femme plus difficiles encore. Le soutien entre elles est primordiale, et on a plaisir à voir de quelles façons elles seront amenées à s’entraider, faisant leur possible avec ce qu’elles sont dans la possibilité de faire. Si on parle beaucoup des femmes, les hommes ne sont pas en reste, bien au contraire, leurs profils seront eux aussi bien développés. On évoque aussi bien d’autres sujets, liés à la condition des hommes de couleurs par exemple, ou encore au fait d’être juif, selon les lieux où l’on se trouve, on ressent bien la différence de traitement d’un pays à un autre. C’est assez flagrant, et même très effrayant alors et cela nous annonce bien des conditions difficiles pour eux par la suite, comme on le sait. La montée de toutes ces pensées négatives et sectaires qui vont contre certains sont les prémices de faits auxquels les pays n’étaient pas prêts à être confrontés.

Quelle fresque historique, bon j’avoue, je m’y perds un peu des fois dans les personnages. Il y en a beaucoup de traités, et si cela peut se justifier, j’aurai presque aimé qu’il y en est moins et que l’on reste sur de plus longues durées avec ceux traités. La succession par moments de petites parties sur tous nous permet certes d’avoir une vue d’ensemble très développée, peut-être y-a-t-il trop de personnages suivis ? Ou alors peut-être qu’il serait judicieux de rajouter soit un récapitulatif des faits précédents, ou une sorte de liste des personnages. Je ne sais pas, quelque chose qui nous permet de nous y retrouver avec tous les personnages secondaires, car les romans ne sortent pas de façon très rapprochée et on oublie un peu certains détails de la lecture d’un tome à un autre. C’est le seul petit bémol que je ferai sur ce roman, et qui permettrait un meilleur confort de lecture.

De tous ces personnages, on s’attachera forcément plus à l’un qu’à l’autre, c’est un peu obligé. Cela se fera selon notre ressenti d’un personnage, ou encore une personnalité à laquelle on s’identifie le plus. Et si c’est le cas, ce que j’ai beaucoup apprécié dans ma lecture, c’est que malgré la multitude de personnages, on est toujours curieux de savoir ce qu’il se passe pour eux, car chacun d’eux apportent quelque chose à cette histoire, nous faisant part de leur expérience. On peut aussi s’attacher tellement à eux, que la perte de l’un d’eux peut être profondément marquant pour le lecteur aussi, car nous l’apprécions ou aussi parce que nous avons bien conscience de l’impact de cette disparition pour les personnages que l’on apprécie. Et donc, même si je m’y perds, mais ça c’est peut-être juste moi, j’apprécie toujours de tous les lire, et j’ai hâte de savoir ce qu’il va leur arriver par la suite, que l’on imagine ne pas être de tout repos.

J’apprécie toujours autant cette histoire, passionnante à suivre, qui s’inscrit dans l’Histoire du monde. La fin de la première guerre mondiale nous est ici contée avec de multiples détails sur les conditions de vie et ce dans de multiples pays, que l’on soit américains, français, anglais, allemand ou encore russe, on a une vaste vue de l’ensemble de ces pays qui ont vécu cette histoire. On ressent aussi que les années d’après guerre ne vont pas forcément être de tout repos, et qu’en fin de compte, si la guerre est finie, les conflits eux sont loin de l’être. Le récit se veut conséquent et nous détaille bien des instants de la vie de tous ces personnages. Carine Pitocchi effectue un travail assez conséquent sur bien des sujets liés à la période, et elle amorce ainsi les prémices de ses futures tomes.

Les heures incertaines
Tome 3 de la série Les rêves de nos mères
De Carine Pitocchi
Editions Charleston
Broché 564 pages
Sortie le 24/01/2023

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Série Les rêves de nos mères : 
Tome 1 : Les rêves de nos mères (10/06/2020)
Tome 2 : Les cendres sous les coquelicots (09/09/2021)
Tome 3 : Les heures incertaines (24/01/2023)

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