Fleurs de foudre – Emily Kind

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Résumé de l’éditeur :
Une seule règle pour survivre : ne pas jouer avec le désir
Sur décision du juge, Yenna Ochoa, 20 ans, est envoyée dans un foyer fermé pour jeunes adultes. Sa dernière chance avant la prison… Situé sur une île minuscule dissimulée aux yeux du monde, Solanum est un vase clos où seul le manoir se dresse. Rien d’autre n’existe sur ce bout de terre. À peine y a-t-elle posé le pied que Yenna est prise en grippe par l’un des pensionnaires.Plus agressif que les autres, et plus énigmatique également, Liêm Casablancas paraît décidé à faire de la vie de la jeune femme un enfer. Sans raison apparente… à première vue en tout cas.
Si elle veut survivre les 365 prochains jours, Yenna va devoir composer avec les mystères de l’île, la violence, la corruption et, pire encore, un désir totalement inenvisageable pour un homme qui, clairement, semble ne lui vouloir que du mal.
Une tension insoutenable et totalement addictive !

 ★ Merci aux éditions Addictives pour ce SP ★

                  avis-beli

⚠️
Un petit avertissement sur ce roman, qui comporte quelques scènes et situations
qui pourraient déranger certains lecteurs. 

Préparez-vous à vivre une histoire très particulière ! Les personnages dont nous ferons la connaissance sont jeunes, la petite vingtaine, tout juste adulte et tous ont une particularité qui les a conduit dans ces lieux. Pyromane, cleptomane, nymphomane, toxico …. voilà ce qu’ils sont, des personnes que la société rejette. S’ils ont été conduis ici, c’est pour éviter la case prison, oui mais la prison n’aurait-elle pas été mieux ? Mais que se passe-t-il de si mystérieux sur cette île ? Loin de tous, isolés de la société, à la merci d’hommes plus concupiscents les uns que les autres.

Yenna arrive à Solanum, elle a vingt ans. Elle est orpheline depuis l’âge de 2 ans, et elle a toujours vécu en foyer. Sa condition sociale, et son appartenance au peuple des inuits ont toujours été difficiles pour elle, car mal acceptés par la société. Elle a passé des années à subir des humiliations, des remontrances voir même des violences et elle a du se blinder pour survivre à tout cela. Elle est alors très solitaire et on constate en elle un grand vide, celui de ne pas avoir trouver sa place au sein de cette société. Elle a un côté vulnérable, on leur serait pour moins, mais elle a tant subis aussi qu’elle a fini par réussir à se blinder enfin en apparence pour donner le change et tenter de se préserver au mieux. Elle sait se défendre et n’hésitera pas à contrer les attaques qui fuseront sur elle. Il est difficile de savoir ce qu’elle attend de la vie, puisque cette vie elle n’a fait que la subir, ce qui est assez déstabilisant alors c’est de voir comment elle se considère. On n’a très peu de perspectives d’avenir envisagées alors pour cette jeune femme.

Quand elle arrive, elle va faire la connaissance des occupants des lieux. Il y a d’abord ceux qui dirigent, et très vite on se rend compte qu’aucun d’eux ne semblent avenants. Non au contraire, on ressent alors une sorte de chape monstrueusement froide et malsaine nous tomber dessus quand on fait la connaissance de chacun d’eux. Yenna va devoir côtoyer d’autres jeunes qui eux aussi sont ici car ils ont « mal agis », et qu’il faut les sauver de leurs mauvaises habitudes. Elle sera toutefois vite confrontée à une certaine animosité vis à vis d’elle, quand est-il de leurs raisons ? ces jeunes vont vouloir mettre les choses au clair rapidement mais sans réellement lui expliquer pourquoi ils agissent ainsi. Chacun d’eux portera en lui le poids de ce qu’il est, et montrera ainsi la dangerosité de ces actes. Yenna devra subir leurs attaques perfides, des filles comme des garçons, il est difficile alors de pouvoir faire confiance à qui que se soit. D’autant plus dans un lieu inconnu dirigé par des personnes qui n’ont pas l’air d’être bienveillantes, tout au contraire.

Parmi ces jeunes, il y a Liêm, voilà un personnage bien énigmatique ! Marqué à même sa peau, il est celui qui mène une bande « d’amis » qui se sont liés pour mieux survivre au coeur de Solanum. Braver les interdits leur permet d’assouvir quelques besoins, d’autant plus quand ceux-là même sont interdits. Tous vivent chaque moment comme une punition sans avoir la possibilité de dénoncer ce qu’il se passe, ils savent qu’ils doivent subir et qu’ils ne doivent pas protester sinon ce sera pire encore. Mais personne ne parle réellement alors de ce qu’ils vivent, on se rend compte des choses car ils ont des attitudes différentes selon ce qu’il leur arrive mais tout cela reste très mystérieux. Chacun d’eux a vécu alors bien des choses au coeur de ces lieux, et nous les découvrirons au fur et à mesure. Ils semblent être tous mauvais, comme on dit d’eux qu’ils sont des déchets de la société mais ils vivent auprès de personnages malsains qui abusent de leur autorité. Mais dans ces conditions, pourquoi Liêm réagit si vivement à la présence de Yenna plus qu’à une autre ? Que lui cache-t-il ?

C’est alors qu’il semble vouloir lui faire payer quelque chose, qu’ils vont donc être amenés à se voir, se croiser et il va s’installer alors entre eux quelque chose qu’il est difficile de qualifier. Une attirance oui, mais c’est alors qu’ils se détestent que celle-ci va s’insinuer entre eux, de façon vicieuse mais sans que cela ne soit contrôlable et cela changera bien des choses pour la suite de l’histoire. Liêm sera confronté alors à quelque chose qu’il n’attendait pas, et les choses se précipiteront alors par la suite, embarquant tout ce petit monde dans les travers de ce qu’ils subissent. Quand on s’attache, les conditions de vie deviennent encore plus pénibles puisque l’on a quelqu’un à qui l’on tient. C’est assez intéressant de constater les différents liens que tous entretiennent, assez étranges car proches sans l’être, et pourtant ils partagent tant de choses et pas des plus agréables donc forcément cela rapproche. On a envie alors de voir ce qui va leur arriver, quelles sont les objectifs de tout ce qu’il s’y passe, car ce n’est pas sans raison qu’ils agissent ainsi. De sombres secrets planent sur ces lieux et ses occupants !

Qui sont-ils, ces hommes qui s’occupent d’eux ? Ceux qui sont censés être là pour les remettre dans le droit chemin. Ils font de ces lieux un endroit dangereux, sous couvert de leur autorité, ils profiteront de chaque instant pour les humilier, les rabaisser et les utiliser. Ils seront vicieux, malsains, pervers et se joueront d’eux et de leurs conditions. C’est à travers le regard de Yenna que nous allons découvrir ce qu’il se passe au coeur même de cet établissement, et ce sans que la haute hiérarchie de ces lieux ne sache ce que fait le personnel d’eux. C’est alors que l’on découvre toute la perversité et la félonie des actes commis, qui bien entendu ébranlent plus encore la condition psychologique de ces jeunes personnages.

Le roman s’imprègne d’une ambiance lourde et malsaine, dès le début on comprend bien que ce qu’il se passe au coeur de ce centre, cette prison… de n’importe quel nom que l’on puisse l’affubler – n’est pas normal. On devine, on découvre et on comprend alors toute l’ampleur que cela a sur eux, comment s’en sortir dans de telles conditions ? Le récit est traité avec une certaine lenteur, un peu comme si l’on rampait à la découverte de ce qu’il se passe. L’atmosphère est dérangeante et ce dès le début, on sait et on devine tant de choses mais de les découvrir au moment où Yenna y sera confrontée sera d’autant plus mauvais encore.
Emily Kind met en avant certains thèmes forts liés à la condition ethnique de l’héroïne qui est inuite. Le racisme a dirigé sa vie, et l’acceptation de cette différence sont des sujets qui prennent tout leur sens dans la vie qu’elle mène. Tous ces jeunes sont de par leurs erreurs, leurs choix de vie, ou la fatalité… contraints de mal agir et sous prétexte que la société ne veut pas d’eux, on les lâche en pâture parmi des monstres ! On évoque la société qui les rejette, mais parfois c’est même la famille qui agit ainsi, on découvre ainsi leur histoire à chacun et pourquoi ils ont fini là.

Si je trouvais la couverture belle avant de lire le roman, après l’avoir lu, je la trouve encore plus intéressante. Elle évoque l’obscurité du roman, et le titre tout comme le traitement de l’illustration font écho au personnage masculin, tout en introduisant Yenna. J’apprécie beaucoup cette nouvelle charte graphique, qui intrigue ! En effet quand on voit ce type de couverture, on est attiré par la beauté des fleurs qui ressortent sur un fond qui peu être noir et sombre, comme plus coloré sur d’autres romans.

Pour conclure sur ce roman, si l’idée est intéressante, j’ai trouvé toutefois que toute une partie était un peu longue à lire. On comprend aisément que l’intrigue doit s’installer progressivement, et on sent bien cette ambiance qui s’insinue petit à petit et prend sa place dans des lieux sombres et des conditions particulières. Mais il m’aura manqué quelque chose dans cette partie pour m’y sentir mieux encore, j’ai gardé une certaine distance avec ce que je lisais, du coup la lecture a vraiment paru défiler trop lentement. Après le récit prend un virage certain quand on commence à avoir des révélations, et tout va un peu s’accélérer mais c’est un peu tardif par rapport à l’ensemble. Donc je suis convaincu par l’ambiance du roman, les lieux, les personnages et ce côté un peu dérangeant mais je m’attendais à plus encore, et je reste un peu sur ma faim.

Fleurs de foudre
De Emily Kind
Editions Addictives
Broché pages
Sortie le 01/06/2023

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