Extrait de Top to bottom de Emilie Collins

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C’est à l’occasion de la sortie de Top to bottom de Emilie Collins, chez BMR, que j’ai participé au blog tour. Je vous propose ci-dessous de découvrir un extrait que j’ai choisi lors de ma lecture de ce roman. Ce roman nous plonge dans le monde du Street Art, un art mal reconnu avec des pratiques qui ont évolué avec la société.


Extrait de Top to bottom

Dans cet extrait, je vous propose de découvrir Sadie et son art, Sadie qui vit à travers cette expression de ce qu’il ressent. Ce besoin d’exprimer sa créativité et ce qu’il voudrait dire en extériorisant sur ces murs nus qui s’offrent à lui.

J’arrive à la tombée de la nuit. Twix m’attend, prévenu par SMS. Je salue de vieux potes, quelques inconnus, mais refuse de me joindre à leur dîner. Pourtant ça fait envie. Le soleil se couche. Ils sont à moitié à table, à moitié vautrés dans l’herbe, un verre à la main. Ça sent le délassement de fin de journée, l’effort se relâchant après avoir accompli sa tâche. Je ne suis pas dans cet état, je ne le serai peut-être plus jamais.
Tout ce que je veux, Twix m’aide à le transporter jusqu’à ma pièce. Les cartons avec mes bombes de peinture. Une poignée de marqueurs. Un spot pour pouvoir travailler toute la nuit. Et le dernier ingrédient dont j’ai besoin : la solitude, qu’il m’offre en repartant.
Seul entre mes quatre murs, j’écoute ma colère et ma souffrance rugir et tourner en rond, enfermées dans leur prison de béton. Leurs ombres s’enchevêtrent sur les murs, tournoyant jusqu’à me donner le vertige. J’enfile mes écouteurs. (…) Je monte le volume au maximum.
C’est l’heure de transformer les cris en lignes, les caresses en couleurs, les espoirs en ombres, les souvenirs en éclats de lumière. Le moment de prendre tout ce qu’elle m’a donné, tout ce que nous avons partagé, tout ce que je voudrais pouvoir encore lui offrir en une icône figée dont il me faut faire le deuil.
Parvenir à inscrire le moindre frémissement de nos peaux collées pour entamer une mue qui m’arrachera cette mémoire de son corps. Me dépouiller de ce qui fut et ne sera jamais.
J’ai la sensation de recouvrir les murs de mon sang et de mon âme. Ce n’est pas un hommage, mais un cri de désespoir que je grave trait à trait.
Quand ma batterie est morte, je continue dans le silence de l’aube. Quelle que soit ma perte, j’écris ici en majuscules que tout cela m’a appartenu un instant. Et, même si aujourd’hui tout m’échappe, j’ai été ce roi aux mains pleines, au moins une fois dans ma vie.
Je ne me rappelle pas avoir posé la dernière ligne, la dernière ombre. Ni m’être écroulé la tête sur mon sac. 

Top to bottom
De Emilie Collins
Editions BMR
Sortie numérique le 06/05/2020

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