Résumé :
Il y a des filles qui n’ont pas de bol. Celles qui ont tiré les mauvaises cartes dès le début. Celles-là, on n’a ni envie de les engueuler ni de leur tirer dessus. Puis il y a celles qui prennent les mauvaises décisions quoi qu’il arrive. Bref, les filles à emmerdes, celles qu’on a envie de gifler ou d’étrangler. J’appartiens clairement à la deuxième catégorie. Oh, je ne m’en glorifie pas. C’est un état de fait. J’attire les catastrophes. Quoique je dise ou quoique je fasse, il y a toujours un couac. Celui du jour est sans nul doute de m’être portée au secours d’un type qu’une bande de fous furieux venait de balancer nonchalamment dans un fossé. Parce qu’une chose est sûre : si j’avais su dans quoi je mettais les pieds en ramassant ce porte-poisse, j’aurais tourné les talons (des Jimmy Choo) et poursuivi ma route sans me retourner. Mais la curiosité est un vilain défaut et, dans le petit bourg de province normand où j’ai grandi, les secrets, les drames et les bagarres prolifèrent aussi vite que l’herpès et les cancans finissent toujours par rattraper les coupables… 

★ Merci aux Editions Pygmalion pour ce SP ★

☆ AVIS DE BELI ☆

Julie, une de ces héroïnes que l’on ne peut qu’apprécier, on passe ici un agréable moment de détente avec elle, la suivant dans ses péripéties. Une héroïne un peu à la Bridget Jones quelque peu déjantée qui va mener une enquête, à la fois journaliste, enquêtrice, il lui arrive tant de choses improbables, le tout avec une famille qui vaut le détour !

Elle a 26 ans, vit sur Paris où elle est journaliste. Elle n’est toutefois pas bien épanouie dans son job, où on ne lui confie rien de bien transcendant à faire, la section santé-beauté n’étant pas ce qu’elle ambitionnait au départ. Mais elle a trouvé un boulot après ses études et pas question de revenir vivre en Normandie pour reprendre le flambeau des pompes funèbres de ses parents. De physique plutôt agréable, elle est plutôt jolie, elle vit avec sa cousine mais il semblerait qu’elle doit bientôt se trouver un toit car celle-ci semble vouloir convoler avec son homme du moment.

On débute notre lecture un matin embrouillé alors qu’elle doit se rendre à l’anniversaire de mariage de ses parents. Elle est alors en retard : d’abord car elle vient de passer une soirée bien arrosée et qu’elle s’est réveillée avec un homme nu dans son lit dont elle n’a aucun souvenir. L’homme en question, plutôt pas mal soit dit en passant, Julie compte bien sur sa cousine Clara pour s’en débarrasser car elle n’a pas le temps de s’en occuper… un peu déçue toutefois d’avoir un homme tel que lui dans son lit mais de ne se rappeler de rien, elle a juste le temps de constater qu’il s’appelle Mickaël et qu’il est flic, qu’elle doit vite filer.

Sur le trajet pour se rendre chez ses parents, elle va tomber par hasard sur un homme qui vient d’être tabassé et laissé pour mort. Elle n’a pas le choix que de le déposer à l’hôpital, prenant encore plus de retard qu’elle n’en a déjà. Benjamin Stein est journaliste d’investigation, il ne la laissera pas facilement partir, s’accrochant à elle comme à une bouée de sauvetage. Julie déjà bien excédée par son retard, se voit encore plus l’être par son comportement exigeant et collant. Le dit Benjamin est conscient d’avoir du charme, bien que là vu ce qu’il s’est pris, on n’y voit pas grand chose mais la bonne gentillesse naïve de Julie qui a du mal à dire non va lui profiter.

Julie, c’est la jeune femme un peu décalée, célibataire, au grand damne de sa mère qui la voit déjà vieille fille, sa vie à Paris lui convient bien. Alors que tous attendent d’elle qu’elle reprenne la société familiale, Julie veut voir plus loin, plus grand, plus vivant que d’être croc-mort ! Elle profite de la vie, espérant voir sa chance tournée pour avoir un vrai job de journaliste. C’est la fille qui a l’habitude de s’attirer des problèmes, mal chanceuse elle se retrouve souvent dans des situations loufoques. Après un départ sur les chapeaux de roues entre trouver un inconnu nu dans son lit, ramasser un autre laissé pour mort sur la route, se retrouver à l’hôpital sans pouvoir en partir, voilà qu’elle assiste au décès d’une invitée de ses parents lors de leur anniversaire.

Cette rencontre avec Benjamin  va un peu chambouler tous ses projets : plus question de rentrer vite fait à Paris comme c’était prévu car il lui propose de bosser pour son journal et de mener une enquête sur un meurtre qui a eu lieu dans son village natal. La voilà embarquée dans cette affaire alors qu’elle n’en a jamais mené. Toute la partie qui concerne cette intrigue est plutôt bien menée, on a plaisir à la suivre et à découvrir les indices qui mèneront à savoir ce qui s’est passé. Le tout avec une Julie, enquêtrice qui ne s’embarrassent pas de codes de conduite, la menant parfois dans des situations complexes voir même dangereuses mais n’est-ce pas un peu l’une de ses spécialités ?

La famille de Julie, comme je le disais plus haut vaut le détour : sa mère est quand même une femme plutôt imbuvable qui est sans cesse sur son dos, à exiger telle ou telle chose. Un peu égoïste sur les bords, elle ne pense qu’à elle mais Julie la tolère. Son père est plus accessible, plus réservé, moins extravagant. Et celui qui n’en loupe pas une, c’est le grand-père : on rit bien à lire ses répliques, en conflit continuel avec la mère de Julie qui ne le supporte plus on a droit à des petites phrases bien placées !

Imaginez donc Julie de retour chez elle, menant une enquête sur des meurtres dans une petite ville où on sent bien que les gens savent et cachent des choses et voilà qu’en plus vient sonner à sa porte Mickaël, oui vous savez l’inconnu dans son lit avant son départ. Le voilà qui arrive, se présente à ses parents et Julie se voit affubler d’un autre homme dans sa vie. Elle qui en avait peu, en a beaucoup trop d’un coup.

On passe vraiment un bon moment de lecture, entre intrigues, situations burlesques, on suit les aventures de Julie avec plaisir. C’est une héroïne vraiment sympathique, à laquelle on peut s’identifier dans certaines circonstances.

« Les aventures improbables de Julie Dumont » de Cassandra O’donnell
Editions Pygmalion – le 03/03/2016  : 364 pages

NOTE : 4/5