« La lanceuse de couteaux » d’Eve Borelli

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Résumé :
Cette histoire, c’est l’histoire de Siloé, qui ne voit plus la magie du cirque dans lequel elle a grandi et le quitte pour de mauvaises raisons mais qui, en chemin, apprendra à faire ses propres choix et à définir ses envies personnelles. C’est l’histoire d’une indépendance progressive, piquée d’embûches, d’amitié et d’amour.
Siloé est orpheline de mère et vit dans le cirque familial, entourée par toute une galerie de personnages atypiques. Mais la jeune fille rêve d’être lanceuse de couteaux, ce que son père lui refuse obstinément. La voilà donc qui décide de rallier un cirque concurrent pour – enfin – essayer de faire ses preuves… Mais elle est loin d’imaginer les épreuves qui l’attendent !

 ★ Merci à Editions Charleston pour ce SP ★

☆ AVIS DE BELI ☆

J’ai déjà eu l’occasion de lire un certain nombres des romans d’Eve Borelli et je m’y suis toujours sentie bien. Elle allie l’humour en portant ses romances dans des milieux toujours un peu atypiques et sympathiques à découvrir. Ici c’est au cirque qu’elle nous transporte et ce avec brio et magie, car j’ai vraiment eu l’impression d’évoluer auprès d’une troupe le temps d’une lecture.

C’est une jeune femme de dix-huit ans, Siloé que nous allons suivre. Elle a grandi au coeur même d’un cirque traditionnel tant dans ses numéros présentés au public que dans la vie que mène la petite troupe en dehors des représentations. Chez eux, point de place aux secrets, ils vivent tous ensemble, partagent tout ensemble et forment une belle et bien grande famille. Siloé a grandi auprès de Bowie, leurs pères sont les piliers de cette troupe et ils ne se sont jamais quittés, ont toujours tout partagé.  Malgré cette belle ambiance, Siloé ne s’y sent plus à sa place, elle est perpétuellement en conflit avec son père qui refuse de lui laisser faire ce qu’elle souhaiterait au sein même du cirque. Les reproches fusent ainsi que les remarques désobligeantes, leurs rapports sont de plus en plus tendus… Siloé n’en peut plus.

Bowie, c’est un peu le personnage typique tel que peut nous en proposer Eve Borelli. Un bout en train séduisant, qui aime utiliser l’humour pour s’adresser aux autres. Il a avec Siloé, une très forte complicité et c’est à travers des petites piques de rappels, qu’il lui propose sans cesse d’échanger son premier baiser avec lui. Bowie c’est la bonne humeur incarnée, il semble prendre tout avec désinvolture, mais il tient tellement à Siloé, qu’il n’a pas besoin de l’exprimer. Mais c’est pourtant auprès d’un autre jeune homme, qu’elle va porter son choix. Siloé va littéralement craquer pour Raphaël, un enfant du cirque comme elle. Mais lui évolue dans un cirque plus moderne et semble porté par une sorte de liberté qui lui confère un charme mystérieux. Siloé va craquer pour lui la première fois qu’elle le verra, il est séduisant, attirant et il a cette aura d’homme venu d’ailleurs, en dehors de ceux qu’elle a l’habitude de croiser.

L’arrivée de Raphaël permet à Siloé de s’échapper pour saisir sa chance de se produire sur scène, en tant que lanceuse de couteaux. C’est une opportunité que lui propose Raphaël au sein même du cirque de son père. Elle s’évade en laissant un mot à Bowie et son père, espérant ainsi se réaliser. L’aventure va être formidable, elle va s’épanouir sur scène, devant ce public qu’elle connait si bien et vivre une histoire d’amour comme elle le voulait avec Raphaël. Puis certaines choses vont commencer à la peser, la vie dans ce cirque est loin d’être celle qu’elle a connu jusque là. Les hommes prennent les décisions et les femmes n’ont pas leur mot à dire, chacun reste dans son coin lors des repas et des pauses et les membres de l’équipe restent isolés les uns des autres. Tous ces petits détails ne sont pas sans rappeler que l’ambiance au sein du cirque de son père était très conviviale et très chaleureuse. Ici elle se sent seule, isolée et certaines personnes n’hésitent pas à lui montrer de l’animosité.

La lanceuse de couteaux, c’est l’histoire de Siloé, qui va s’accomplir loin de ceux qu’elle aime. Elle va apprendre, parfois à ses dépends, ce qu’elle est et ce qu’elle veut faire. Elle va s’avoir s’imposer pour affirmer son envie de bien faire et de réussir avec son talent, sans que l’on est à lui dire ce qu’elle doit faire. Cette expérience en dehors du cirque de son père va lui être enrichissante mais elle va aussi se rendre compte que tout n’est pas toujours beau, elle va être confrontée à certains agissements auxquels elle ne s’attendait pas. A travers cette expérience, elle va aussi faire en sorte que sa relation avec son père, prenne un tournant important. Cette séparation était nécessaire pour qu’il se rende compte lui aussi, de ses agissements démesurés avec sa fille, de peur de la perdre comme il a perdu sa mère.

Il y a beaucoup d’émotions dans ce texte, de la fraternité à l’amitié, en passant par l’amour d’un père, d’une famille, on y lit de bien beaux sentiments. Mais il y a aussi beaucoup de jalousies, de méchancetés et de bassesses, c’est un monde où l’appartenance à un groupe est importante et il n’est pas toujours facile de trouver sa place. A travers le personnage de Siloé, Eve Borelli nous permet de connaitre bien des aspects de la vie au coeur même d’un cirque. Je m’y suis sentie comme chez moi, nous y sommes introduit par la petite porte et ce afin de découvrir un pan de la vie de quelques personnages touchants.

Une romance très plaisante à lire, j’ai eu un coup de coeur pour ce que nous propose Eve Borelli. J’ai aimé ses personnages, suivre Siloé à travers son apprentissage de la vie fut très édifiant et très intéressant. Cette jeune femme a su me toucher, à travers ses rapports avec les autres, que se soit son père, Bowie ou Raphaël et ses autres membres du cirque et à travers ce qu’elle a vécu. J’ai adoré les prénoms choisi par Eve Borelli, avec un petit plus pour Bowie, j’adore ! Encore une fois, Eve Borelli nous propose un univers à part, un univers que nous avons tous côtoyé une fois en tant que spectateur ou parfois sur scène (je me rappelle un stage en primaire, trop bien…) mais ici on se sent si bien à découvrir l’arrière du décor, auprès de personnages très attachants. Ce beau roman est une petite réussite, plein de magie !

« La lanceuse de couteaux » d’Eve Borelli
Editions Charleston le 20/03/2018 : 272 pages

NOTE : 5/5

pcc

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