« La cage dorée » de Blanche Monah

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Résumé :
Une écriture précise et entêtante pour explorer la lutte sans merci entre interdit et plaisir.
Le plaisir est-il compatible avec l’interdit ?
La cage dorée c’est le combat d’une jeune femme pour s’émanciper de son bourreau. Entre dépendance affective et désir de liberté, deux amours s’affrontent.
L’un destructeur, malsain et illégitime. L’autre rédempteur. Lequel des deux gagnera ?
Tout semble réussir à Heather : elle est belle, riche, et mène de brillantes études de photographie.
Pour un homme comme Phénix, qui a grandi dans une cité défavorisée et a dû se battre pour réaliser ses rêves, c’est prodigieusement exaspérant. Il prend tout de suite en grippe cette jeune stagiaire trop parfaite. Jusqu’à ce qu’il découvre que, malheureusement pour eux, ils ont bien plus en commun qu’il ne l’aurait cru.
Entre la princesse et le boxeur, une étrange amitié mêlée de désirs va se nouer. Phénix pressent un secret caché derrière Heather ; parviendra-t-il à le percer et faire fondre les barreaux de la cage de Heather ?
Dans cette dark romance haletante, Blanche Monah explore de façon novatrice un sujet tabou ; un page-turner bouleversant qui vous fera passer par des montagnes russes émotionnelles. Un roman qui bouscule et qui dérange.

 ★ Chronique publiée lors de sa parution en auto-édition ★

☆ AVIS DE BELI ☆

Je suis bien heureuse de voir que ce roman ait su trouver sa place dans une maison d’éditions. J’ai eu l’occasion de le lire alors qu’il était auto-publié et ce roman m’a énormément marqué. Sa parution chez Hugo Roman va lui permettre d’être découvert à plus grande échelle et s’il a marqué mon esprit, c’est qu’il est percutant. La proposition de l’auteure est osée et elle va jusqu’au bout de son idée. C’est un récit percutant, dérangeant mais tellement bien écrit.
Je n’ai pas retouché ma chronique, je pense qu’à l’époque, j’avais su trouver les mots suffisants pour en parler selon la façon dont j’avais ressenti l’impact de cette lecture.

(Chronique du 12/01/2017)

D’abord que je tiens à remercier l’auteure Blanche Monah pour sa confiance en me proposant de découvrir son premier roman La cage dorée. Quelques jours que j’en entends parler par les autres blogs qui comme moi aiment lire de la Dark Romance alors forcément la curiosité a été éveillée, j’avais très envie de lire cette histoire. Tellement que dès que je l’ai eu, je l’ai lu le soir même, seulement voilà écrire la chronique derrière s’avère être un exercice assez périlleux, car je ne souhaite pas vous dévoiler l’histoire déjà et puis il est parfois difficile de coucher des mots sur des émotions éprouvés lors d’une lecture, donc j’ai mi un peu de temps pour l’écrire.

Sachez que c’est une lecture coup de poing, je ne reprends pas les mots de l’auteure mais c’est ainsi que je la qualifie moi même, elle est percutante ! Une de ces lectures complètement dérangeante qui vous mettra certainement mal à l’aise mais que l’on ne peut s’empêcher de trouver passionnante, Blanche Monah aborde des thèmes qu’il est difficile de traiter sans que cela ne gêne et ne vous touche profondément. Alors ce roman s’adresse à un public averti, des scènes de sexe sont choquantes et violentes. Je tiens toutefois à clarifier un point : jusque là mes lectures de Dark Romance abordaient le même type de schéma narratif : une jeune fille enlevée, séquestrée qui finit par succomber aux charmes de son kidnappeur, abordant le syndrome de Stockholm. Ici c’est un peu différent mais notre personnage féminin subit cette vie à la manière de ces jeunes femmes séquestrées et si cela ne semble pas évident au début, l’auteure a su à sa manière s’approprier une genre et nous offrir un roman authentique. C’est une histoire très sombre mêlant soumission, amour, peur, désillusion, fatalisme… une dark romance centrée sur la vie de cette jeune femme qui va nous être dévoilée au fur et à mesure que nous faisons connaissance avec elle.

Ce récit est si admirablement bien écrit que lorsque l’on le commence, il est juste impossible de s’arrêter, je l’ai commencé tard une nuit et pas moyen de refermer la liseuse, je me devais de le finir. Alors quand nous lisons ce type de livre, nous ne pouvons pas nous empêcher d’être happée par l’histoire mais c’est aussi toutes sortes de sentiments qui nous animent : j’ai été profondément touchée par Heather, elle nous est présentée comme une jeune femme si peu sure d’elle et apeurée par bien des aspects de la vie mais c’est au fur et à mesure de l’évolution de notre lecture que nous nous rendons compte à quel point cette « timidité » prend des proportions importantes. Quand elle commence son stage de photographie dans un studio, elle va être confrontée à un monde en ébullition qui bouge tout le temps et sa timidité maladive qui cache une peur des hommes encrées au plus profond d’elle va être très handicapante pour elle, surtout lorsqu’elle est confrontée aux hommes qui tentent une approche aussi bien qu’aux hommes qui la prennent à contre courant.

Ce sera le cas de Phénix, photographe avec qui elle va être amenée à travailler à de multiples occasions, il va la cataloguer dès le départ dans tout ce qu’il déteste : pour lui Heather est une petite bourgeoise née avec une cuillère en argent dans la bouche qui n’a pas eu à se battre pour avoir ce qu’elle a, sa place elle ne la doit qu’à son statut et non pas à un quelconque talent. Il n’aura de cesse alors de la battre à froid, la rabaissant ainsi constamment, il est ignoble avec elle et semble se délecter de cette animosité qu’il l’anime mais très vite, il verra qu’en retour Heather ne le contre pas, elle s’efface, se replie sur elle même. Cette attitude ou plutôt ce manque de réactions face à ses odieuses remarques attire alors l’attention de Phénix, qui commence alors à la regarder différemment. Elle l’a intrigué et il va déceler en elle des choses qui l’interpellent, c’est à travers ses découvertes que nous même lecteurs en apprenons d’avantage sur la vie passée de Heather. Entre eux un lien se créé, tout doucement il va devenir cet élément sur qui elle pourra se reposer.

En commençant ma lecture, je savais donc à quoi m’attendre, quand on dit dark on sait ce qui nous attend mais là l’auteure m’a complètement bluffé par la tournure qu’elle a donné à l’histoire. Elle assume tellement bien le parti pris de son récit, elle n’épargne pas le lecteur mais sans ça, je pense que l’on n’aurait pas compris l’impact de cette histoire a sur Heather. Je me suis vraiment sentie concernée et impliquée dans ce qui lui arrive, quand nous lisons le personnage de Heather, nous prenons alors conscience de ce sentiment d’impuissance dans lequel elle est, cette peur qui l’anime et dicte tous ses agissements la rendent si fragile et si manipulable mais dans sa situation y-a-t-il une possibilité que cela ne soit pas ainsi ?

Le contrepoids de cette obscurité est d’autant plus mis en évidence que la relation qui s’instaure entre Heather et Phénix apporte de l’espoir aux lecteurs, nous sommes alors pris d’une envie que cette histoire puisse ne pas avoir les fins qui ont été décidées par les personnages malsains qui ont la main mise sur Heather. C’est avec beaucoup d’angoisse que nous cheminons avec eux dans ce récit, rythmé par des rebondissements tant dans les découvertes des vérités que des actions qui s’y produisent. L’auteure arrive à insuffler des moments de tendresse et de douceur dans une histoire sombre qui parait être tellement sans espoir mais c’est ainsi qu’elle offre à Heather une situation bien différente de ce qu’elle a connu jusque là.

Ce livre est bon, il est terriblement bien écrit tout y mené avec brio, avec la multiple narration, nous avons la possibilité d’évaluer les pensées des personnages, de voir le cheminement des découvertes effectuées. Nous comprenons aussi aisément Heather, sa vie est un piège dans lequel elle ne peut pas se sortir, tout y est finement et minutieusement pensé et c’est tellement machiavélique et malsain que c’est captivant de voir comment tout ceci est construit. La découverte de chacun des personnages, qu’ils soient bon ou mauvais est passionnante, l’auteure a réussi à tous tellement bien nous les présenter que nous avons accès à tout ce qu’ils pensent, même sans qu’ils ne s’adressent directement aux lecteurs.

J’hésite encore en écrivant cette chronique à rajouter coup de coeur en bas de cette page, pourquoi ? Mais comme je le dis plus haut, c’est une lecture coup de poing car elle vous prend aux tripes, elle réveille en vous des peurs, elle dérange car elle aborde des thèmes qu’il est difficile d’évoquer. Le lecteur sera pris par cette histoire tout en se demandant s’il n’est pas complètement fou d’adhérer à ce type de lecture, à chaque lecture de Dark romance c’est ce que je me dis et pourtant j’adore ce style. L’auteure doit aussi avoir une maitrise des caractéristiques psychologiques de ses personnages sinon ça ne se tiendra pas face aux thèmes abordés et Blanche Monah s’en sort admirablement bien avec tous les personnages qu’elle nous propose. Alors non elle n’est pas classée en coup de coeur, mais si elle est présentée comme telle par l’auteure, je n’irai pas la contredire car son roman est époustouflant et il fait partie de ceux que je n’oublierai pas car il est unique.

« La cage dorée » de Blanche Monah
Editions Hugo Roman, collection Blanche (14/02/2019) : 361 pages

NOTE : 5/5

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