Kyland – Mia Sheridan

kyland

Résumé de l’éditeur :
Un seul d’entre eux peut gagner. Seul l’un d’entre eux peut partir. Qu’adviendra-t-il alors de celui qui reste ?
Tenleigh lutte au quotidien pour survivre dans la petite ville minière sinistrée où elle réside avec sa sœur et leur mère à la santé fragile. Ce qui la fait tenir, c’est le rêve auquel elle s’accroche : obtenir la bourse d’études décernée chaque année au meilleur élève du lycée. Un précieux sésame qui lui permettrait d’échapper enfin à la dureté de son existence et de faire sortir un jour sa famille de la misère.
C’est compter sans Kyland qui travaille lui aussi d’arrache-pied pour décrocher cette bourse, et quitter Dennville, cette bourgade qui a plongé sa famille dans le malheur. Défiant la faim, la solitude et le destin, il est bien décidé à ne laisser rien ni personne se mettre en travers de sa route, et sûrement pas cette fille, sa principale rivale dans la compétition.
Jusqu’au jour où tout bascule. Rapprochés par le hasard, Tenleigh et Kyland vont peu à peu s’apprivoiser et devenir amis. Or de l’amitié à l’amour, il n’y a qu’un pas que tous deux sont bien décidés à ne pas franchir au risque d’entraver leurs projets. Sauf que tout semble les pousser irrésistiblement l’un vers l’autre.
Un seul des deux obtiendra la bourse. Un seul des deux aura la possibilité de réaliser son rêve. Qu’adviendra-t-il de celui qui restera ?

 ★ Merci à Hugo New Romance pour ce SP ★

                      avis-beli

Je suis toujours très enthousiaste à l’idée de lire Mia Sheridan. Depuis son premier livre paru en français, je n’ai jamais cessé de la lire. J’apprécie beaucoup sa plume, elle sait nous proposer des personnages souvent rongés par leur vie, et qui nous offrent de bouleversantes histoires.

C’est dans une ville minière que nous allons suivre les personnages de cette histoire. Une ville où la pauvreté des habitants fait son oeuvre pour marquer les différences sociales avec ceux qui arrivent à vivre, souvent en profitant des autres. Ce qui est intéressant dans cette romance, c’est qu’ils sont tous deux issus du même milieu, il n’y a donc pas de différences de classes sociales entre eux, non de ce point de vue là, ils se comprennent. Mais malgré ce point commun, ils ont tous deux leur histoire propre, celle de leur famille qui les aura forgé comme ils sont. Ils ont tous deux 17 ans, et ne rêvent que de partir loin d’ici, de faire des études et d’avoir un métier pour vivre. La perspective d’avoir un toit, du chauffage, une assiette pleine et j’en passe est une motivation tellement forte. L’un comme l’autre visent la bourse offerte par la mine de la ville, qui permet à un élève des plus brillants d’avoir des études tous frais payés. Le rêve pour chacun d’eux.

Tenleigh et Kyland sont donc techniquement en compétition, puisque seul l’un d’eux pourra avoir cette bourse. Nous faisons leur connaissance, et prenons ainsi acte de leurs motivation – et autant se le dire, ils la méritent tous deux. Ils ne se connaissaient pas plus que cela, mais par quelques hasards de la vie, ils vont être amenés à se rencontrer, suite à quoi ils vont être amenés à se voir de plus en plus. Dans cette ville, on sait que vit bien et qui vit mal, de ce côté-là pas de surprises entre eux, mais malgré cela chacun tente de cacher au mieux sa misère, pas tant la pauvreté de leurs finances qui engendrent bien des privations, mais plutôt leurs soucis de famille. S’ils vivent de manière précaire, du côté de Tenleigh, elle reste très proche de sa soeur et de sa mère qui sont sa seule famille, mais l’équilibre psychologique complètement instable de sa mère engendre bien des moments délicats et compliqués pour les deux soeurs. Quand à Kyland, il a perdu son père et son frère dans un accident à la mine, et il n’a plus que sa mère qui ne se manifeste plus depuis ce moment. Ils sont donc un peu livrés à eux-mêmes, devant assumer des choses tout en menant à bien leurs études et leurs projets.

A force de passer du temps ensemble, vont naitre quelques sentiments liés à une attirance d’abord, puis à plus encore par la suite. Ils se plaisent, ils pourraient bien ainsi être ensemble, cela coulerait de source mais chacun d’eux sait que l’un d’eux va partir alors il ne faut pas s’encombrer de sentiments et ne pas faire souffrir l’autre. Ils tentent donc de résister mais quand Tenleigh émettra l’idée de plus, c’est Kyland qui prendra le plus peur, ne souhaitant pas céder. On voit le combat que mène chacun d’eux, contre leurs sentiments qui ne font qu’augmenter. Ils s’aiment, mais se l’interdit, ils sont proches mais pourtant tellement éloignés car il n’est pas possible qu’ils puissent être ensemble par la suite. On aborde alors plus encore leur famille, leur histoire et certains secrets, ils se font confiance et ils feront tout pour l’autre. Mais jusqu’où iront-ils pour le bonheur de l’autre ? On ne s’imagine pas ce que l’amour engendre, au dépend de l’un ou de l’autre.

C’est une romance qui déborde d’amour, l’amour de famille, ce besoin de faire le bien et de soutenir les siens, et quand son coeur rattrape la raison, cet amour entre deux jeunes personnages, qui le temps de quelques instants vont oublier leurs problèmes pour être bien ensemble. On aime quand cet amour rattrape la raison, quand ils se laissent porter par cette envie qu’ils ont de l’autre. Mais cet amour s’accompagne d’inquiétudes quand au devenir de chacun d’eux, si ce n’est de leur couple voué à ne pas être. On ne peut pas vivre d’amour et d’eau fraiche, ces deux-là en ont bien conscience, le fait de vivre leur amour alors que leur vie est plus que précaire engendre une réalité que l’amour ne peut pas effacer. Ils sont jeunes, mais font aussi part d’une grande maturité, engendrée par le fait des confronter à tant de difficultés, ce qui les poussent à devoir se comporter comme des adultes.

Ce roman, c’est celui de l’Amérique profonde, celui de cette Amérique non glamour que l’on voit peu. C’est plus facile de broder une romance autour d’un univers où au moins l’un des deux personnages a une vie plus « facile », ici ce n’est pas le cas. La pauvreté face à laquelle chaque jour est un combat n’est pas anodine et malheureusement n’est pas sans rappeler que tous ne vivent pas dans l’opulence. Donc bien entendu leurs conditions de vie nous sont ici exprimées de façon assez éloquentes et cela prend la place qu’il faut au sein du récit. La romance n’est pas en reste, c’est un slow burn qui se joue ici tout simplement car ils ont des priorités et que l’amour s’est invité dans la danse, sans qu’ils ne s’en rendent compte. Alors à lutter, le temps passe et on les voit tenter de ne pas faire cas de leurs émotions, mais comment résister longtemps à l’appel de l’autre. Ce sont deux personnages qui ont tant sur les épaules, qui vivent tant de moments douloureux, le roman est très beau, très intense dans les émotions ressenties à la découvertes de chacun d’eux.

La fin de leur histoire m’a paru un tout petit peu rapide. Si on considère le roman dans son intégralité, j’aurai aimé que cette fin dure un peu plus, je ne dirai pas que cela a été facile car il n’était pas question que cela soit différent, mais plus de développement n’aurait pas été de refus. Bon c’est cruel en soit de penser cela, car ils souffrent tous les deux sur cette fin, mais si le temps donné à ces moments peut rester ainsi, j’aurai aimé que l’on en sache plus encore. C’est franchement le seul petit bémol que j’ai à dire suite à ma lecture, car sinon j’ai adoré les lire.

Mia Sheridan évoque la pauvreté de cette ville minière avec tellement de vérités que l’on n’imagine parfaitement bien le gouffre moral et financier dans lequel vivent ces habitants. Alors la perspective d’un ailleurs meilleur est tellement légitime. La romance y est bien menée, belle comme sait nous les écrire Mia Sheridan, tout en tenant compte de la vie de chacun d’eux. J’ai aimé découvrir ses personnages qui se définissent selon ce qu’il ont vécu alors. J’ai été saisie de les voir tous deux tant croire en l’autre, et espérer qu’il ou elle obtienne cette bourse, tout en sachant qu’ils le méritent tous deux. Il y a toute une réflexion derrière ce qu’ils vivent, à savoir qui serait le plus légitime à obtenir cette bourse alors que cela ne devrait pas être. La plume de Mia les accompagne avec brio, proposant ainsi quelques beaux messages d’espoir, ou peut-être plus d’espérance mais aussi pour montrer que l’on peut faire le bien de bien des manières.

Kyland
De Mia Sheridan
Editions Hugo Publishing
Collection New Romance
Broché 380 pages
Sortie le 18/02/2024

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