« Les fauves » d’Ingrid Desjours

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Résumé :
Ambitieuse et sans concession, la belle Haiko est à la tête d’une ONG luttant contre le recrutement de jeunes par l’État islamique. Ses méthodes plus que radicales, ses intentions souvent troubles, son goût pour le feu des projecteurs ont fait d’elle une proie de choix pour les extrémistes de tous bords. Et surtout la cible d’une fatwa :  » Violez-la ! Torturez-la ! Tuez-la !  » Vétéran de l’Afghanistan, capturé par les talibans, Lars a survécu à l’enfer. De retour à Paris, il est perdu dans cette société qu’il ne comprend plus. Et si sa reconversion dans la protection rapprochée lui donne de nouveau le sentiment d’avoir un but, seules sa foi et ses valeurs font rempart contre ses démons. Quand Haiko commence à se sentir suivie où qu’elle aille, quand ses proches sont directement menacés, quand enfin les morts se multiplient autour d’elle, la jeune femme fait alors appel à Lars pour la protéger. Mais que peut un homme seul face à des tueurs fanatiques ? À des anonymes qui ont peut-être déjàinfiltré l’entourage de sa cliente ? Comment la convaincre de s’en remettre à lui quand il a tant de difficultés à se laisser approcher ? Prisonniers de leurs traumatismes passés, Haiko et Lars sont comme deux fauves en cage. Deux fauves bien plus féroces qu’il n’y paraît. Ils vont cependant réussir à baisser la garde. Mais il n’est pire prédateur que celui qui vous a apprivoisé…

★ Merci à Babelio et aux Editions Robert Laffont pour ce SP ★


☆ AVIS DE BELI ☆

« Les fauves » fait parti de ces livres, qui peuvent être dérangeants ! Dérangeant car il évoque des faits qui font références à la réalité et forcément cela fait appel à nos propres sentiments face à des situations réelles et cela peut mettre mal à l’aise.
Notons toutefois que les fauves n’est pas un témoignage, c’est une oeuvre romancée à partir de faits existants mais aucun de ces faits n’y sont retranscrits tels quels.
S’il peut avoir un côté dérangeant, il est aussi captivant, on a envie à la fois de le dévorer mais aussi de le lire plus lentement pour bien prendre en compte toutes les informations délivrées.

C’est à travers deux personnages principaux Haïko et Lars que nous allons évoluer. Deux personnages torturés par des passés qui auront eu sur eux des répercutions terribles.
Haïko est une femme impliquée qui a monté une association pour empêcher les jeunes gens de partir en Syrie pour rejoindre le Djihad, elle travaille avec les familles pour soustraire les enfants à cet embrigadement. Elle va être menacée de mort par une Fatwa.
Lars est un ancien militaire, qui a été fait prisonnier en Afghanistan et qui a subit des tortures. Il souffre d’un syndrome post-traumatique suite à tout ce qu’il y a subit. Il est devenu garde du corps, et c’est lui qui va devoir se charger de la protection d’Haïko.

Haiko refuse d’être protégée, son attitude est complètement ambigüe – on se demande pourquoi elle semble si sure d’elle tandis que parfois la peur prend le dessus. Elle va être en continuel conflit avec Lars, cela va éveiller sa curiosité. Il va de son côté faire des recherches car Haïko a forcément des ennemis et beaucoup d’accusations vont être proférées contre elle ! Au delà de la menace de la Fatwa, les agissements dont elle est accusée, sont graves et Lars ne peut pas passer à côté sans en vérifier l’authenticité. Il y a toute une spirale médiatique qui s’empare de l’affaire et Haiko se retrouve plongée dans un enfer sans fond, qui détruit tout ce que l’action de N.e.r.f (son association : Nos enfants resteront en France) a réussi à faire jusque là, le doute s’installe sur la légitimité de son action et sur les conséquences pour les enfants.

L’histoire va ainsi au delà d’une menace et d’une protection, un certain nombre de personnages intervient, on se rend compte que la manipulation des esprits et des personnes est au coeur de l’histoire et l’aspect psychologique et la condition de chaque personnages est mise en avant pour traiter un aspect ou un autre lié à cette actualité : tantôt le syndrome post-traumatique, tantôt ce jeune qui va être embrigadé d’un côté comme de l’autre… on s’intéresse alors tout autant aux personnages secondaires qui ont tous leur importance dans le déroulement de l’histoire, l’auteur nous permet d’en apprendre assez sur eux pour les rendre intéressants et indispensables.

Ce fut une lecture passionnante, très prenante qui ne m’a pas laissé indifférente du tout ! On se sent touché, concerné, interpellé par ce que vivent les personnages tant Lars qu’Haiko.
Les faits relatés aussi m’ont touché car ils ont été l’actualité marquante de cette année. Lorsque l’on lit les fauves, on ne peut pas s’empêcher de penser au 7 janvier 2015, événement qui aura marqué toute une année, qui aura touché tout un peuple. La peur, l’incompréhension, la colère et bien d’autres sentiments que l’on a tous pu éprouver refont surface en lisant ce livre.
C’est noir, intense mais on se retrouve dans tel ou tel élément de l’histoire. C’est une lecture passionnante de laquelle on ne sort pas facilement tellement elle nous marque.

« Les fauves » d’Ingrid Desjours
Paru aux Editions Robert Laffont, Collection la bête noire : 421 pages

Note : 5/5

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