Fabricant de larmes, Partie 1 – Erin Doom

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Résumé de l’éditeur :
Pour Nica, dix-sept ans, l’heure est venue de tirer un trait sur son passé. Son rêve est sur le point de se réaliser : un couple est venu l’adopter. Adieu l’orphelinat et sa terrifiante légende du fabricant de larmes. Mais dans sa nouvelle maison, Nica n’est pas seule. Rigel, l’orphelin agité et mystérieux avec qui elle a grandi, a lui aussi été adopté.Et il compte bien faire de la nouvelle vie de Nica un enfer. Pour Nica et Rigel, la guerre est déclarée. Celle de la haine qu’ils se sont vouée… ou des sentiments qu’ils n’oseront jamais s’avouer ?

 ★ Merci à Hachette Romans pour ce SP ★

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J’ai été de suite attirée par la couverture, ce papillon qui se détache de ce fond sombre et qui sembler vouloir s’éclairer, m’a tout de suite fait penser à quelques idées comme l’envol, la liberté et la renaissance. A la lecture du résumé, mon envie de le lire s’est confirmée, ce roman m’attirait.

Il s’agit ici d’un roman Young Adult assez sombre, on débute notre lecture dans un orphelinat et l’ambiance qui règne autour de ces enfants que personne n’a souhaité adopter est tout de suite particulièrement lourde. C’est ainsi que nous faisons la connaissance des deux protagonistes de cette histoire, deux orphelins qui ont grandit au sein de Sunnycreak Home. Nica et Rigel se connaissent depuis de longues années mais ils ne se sont jamais entendus, Rigel n’a jamais cessé de la persécuter. Nous faisons leur connaissance alors qu’un couple est sur le point de lancer une procédure pour accueillir Nica au sein de leur foyer. Elle doit y partir pour un temps d’adaptation, voir si elle s’y plait et si tout se passe bien, et ce avant qu’une adoption soit possible. C’est un rêve qui se réalise pour Nica, il est difficile pour de jeunes adultes d’être accueillis alors qu’ils ne sont plus de cet âge que les accueillants apprécient tant. Mais ce rêve se teinte d’une douce et amère réalité quand Anna, la mère adoptive tombe sous le charme de Rigel et décide de l’accueillir lui aussi avec Nica.

Rigel est un personnage assez mystérieux. Il n’a connu que l’orphelinat, déposé bébé dans un panier à la porte de Sunnycreak Home, il a donc eu un statut un peu spécial de cet enfant choyé de tous. Rigel possède un charme envoutant, il a un regard attirant qui vous capture, une présence impressionnante, il fascine et a toujours su séduire tous ceux qui le côtoyer mais étrangement il n’a pas été adopté. C’est en jouant du piano qu’il a attiré l’attention d’Anna qui venait chercher Nica, charmée par sa musique et ce qu’elle représente. Nica quand à elle, est arrivée à l’orphelinat à cinq ans, alors qu’elle venait de perdre ses parents. Jeune enfant fragilisée, elle a toujours été sur la réserve et cette façon d’être un peu dans son monde sans attirer l’attention. Mais voilà, dès son premier jour, il l’a repéré et il n’a jamais cessé de la harceler. Mais Rigel est intelligent et malin, et il ne s’est jamais fait prendre. Quand à la jeune Nica, elle a subit, tentant au mieux d’éviter ce jeune garçon qui semblait lui reprocher tant de choses.

Si tout les oppose, il est l’ombre, elle semble vouloir atteindre la lumière, il se passe pourtant quelque chose entre eux. Ils semblent partager comme un lien, mais un lien qu’il nous semble difficile de qualifier puisqu’ils ne s’apprécient pas. Pourquoi Rigel a-t-il ce comportement harceleur avec la jeune Nica ? Que se passe-t-il alors dans sa tête depuis toutes ces années ? Il semblerait qu’ils doivent encore faire du chemin ensemble car ils vont devoir vivre au sein du même foyer. Nica n’en sera que plus déstabilisée encore, car elle a cette peur que personne ne veuille d’elle qui la taraude. Et si elle n’était pas à la hauteur ? Et si on lui préférait Rigel qui semble fasciner tous ceux qui l’approchent ? Elle, pourtant sait, il n’est que noirceur et il est loin d’être l’ange qui attire la sympathie de tous, il est violent et dangereux.

En lisant ce roman, on les découvre d’abord à l’orphelinat puis très vite alors qu’ils intègrent leur nouveau foyer. Qui dit nouveau foyer, dit nouvelle vie, avec une nouvelle scolarité, de nouvelles connaissances et des libertés liées à leur âge. On les suivra alors qu’ils côtoient des jeunes de leur génération qui nous sont aussi présentés, avec les affinités des uns et des autres. Ils sont importants car ils prennent une place auprès d’eux qui jusque là n’a jamais été occupés, et ils sont un rappel de ce qu’est la vie « normale ». Nica rencontre des jeunes qui deviendront des amis, lui offrant ainsi une normalité de vie qu’elle n’a pas connu jusque là. Elle découvre cette normalité avec bonheur, mais toujours dans la peur de tout perdre si elle ne réussit pas à plaire, à être gentille et polie. Ce que j’ai trouvé aussi fort intéressant, et très touchant de la part des personnages secondaires, c’est l’histoire de ce couple qui va adopter de jeunes adultes. Ils prennent une place dans cette histoire très importante, et j’ai adoré les lire. Ils sont bons, ouverts d’esprit et tellement à l’écoute de ces jeunes qu’ils accueillent chez eux et leur histoire est fort touchante.

Alors qu’ils semblent aussi tous deux vouloir s’éviter, Rigel rôde toujours autour d’elle, il parait ainsi la surveiller et quand des garçons l’approchent, étrangement ils se font agresser peu de temps après. Si Rigel ne supporte pas Nica, s’il ne veut pas qu’elle le touche et qu’elle se rapproche de lui, les signaux qu’il lance par moment sont alors en contradiction avec cette idée. Il se passe bien plus encore entre eux qu’elle ne s’imagine. Ils font toutefois croire qu’ils sont proches auprès de ce couple qui les accueille, car c’est ainsi qu’ils ont été présentés. Rigel joue de son charme pour obtenir ce qu’il veut, mais il maintient une distance avec tout le monde, c’est un personnage qui fascine, qui attire le regard, mais peu de personnes n’arrivent à le connaitre réellement car il repousse toute tentative de rapprochement. Nica quand à elle, tente de s’ouvrir petit à petit aux autres, et elle découvre alors tant de choses. Il parait si fort à côté d’elle d’apparence au contraire si fragile, mais étrangement il semble aussi qu’il la complète, alors qu’ils n’ont vraiment pas l’air de s’entendre.

Ce qui nous partagerons aussi avec eux, et ce par le biais de flashbacks assez conséquents, ce sont leurs souvenirs. Les années qu’ils ont passé à orphelinat les auront marqués à vie. Nous savons dès le départ que tout ne nous a pas été révélé, et cela intensifie ce fameux lien étrange entre eux. Petit à petit, on découvre des souvenirs qui nous mèneront à la révélation de ce qu’il s’est passé. On comprendra ainsi bien des choses sur leurs comportements et sur cet aspect un peu bizarre de certaines réactions. La situation évolue et plus le temps passe, plus on comprend alors ce qu’ils sont, mais c’est aussi leurs rapports qui vont évoluer dans un slow burn qui prend véritablement son temps, jouant parfois sur nos nerfs. La liberté de ne plus être à l’orphelinat leur offrira bien des choses possibles, et ils vont se dévoiler l’un à l’autre, mais toujours avec cette impression d’avoir une épée Damoclès au dessus de la tête. Une sensation étrange qui ne nous quittera pas tout du long de notre lecture.

C’est un roman à l’ambiance très particulière, il est à la fois bien mystérieux car il nous faut découvrir ce qu’ils ont vécu, et il a côté un peu mystique. Il y a quand on lit ce roman, une dimension très étrange liée à la perception des personnages de ce qui les environnent. Cela confère un petit quelque chose en plus, une sorte d’aura supplémentaire au texte. Le symbolisme de tout cela nous est dévoilé, c’est assez poétique et nous serons alors happés par ce besoin de tout savoir d’eux et de ce qu’ils vont vécu. C’est un roman qu’il est difficile de classifier, certains parleront de Dark Romance, mais je ne suis pas sure de vouloir le qualifier ainsi. C’est certes sombre, et Rigel l’est lui-même et cette obscurité se retrouve dans cette part de mystère de ce qu’il a pu se passer mais voilà, je préfère me contenter de dire que c’est Young Adult sombre qui nous présente des personnages écorchés par la vie.

De mon côté, pour conclure, je dirai que j’ai aimé lire ce roman. J’ai apprécié cette atmosphère lourde, sombre et si difficilement qualifiable ! J’apprécie les lectures aux consonances mystiques, et qui reflètent quelque chose de beaucoup plus obscure que ce que l’on croyait. La psychologie des personnages est intéressante, elle est particulière et si on se dit que parfois, tout ne semble pas être forcément cohérent, cela ne gêne pas le fait d’apprécier ce que nous propose l’autrice. Alors j’ai été embarquée dans cette histoire, par l’appréhension de ces deux personnages que j’ai trouvé très intéressant. J’ai eu envie de tout découvrir d’eux, et quand est arrive la fin de ce premier tome, je me demande vraiment ce que va nous proposer sa suite. Je suis très curieuse de la lire, et j’espère qu’elle paraitra très rapidement.

Fabricant de larmes, Partie 1
D’Erin Doom
Editions Hachette Romans
Broché pages
Sortie le 01/03/2023

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Série Fabricant de larmes : 
Partie 1 : 01/03/2023
Partie 2 :  à suivre

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