After our ashes de Amélie C. Astier

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Résumé de l’auteure :
Aux yeux du monde, Ceres n’existe pas. Elle n’a pas de passé ni de preuves légales de son identité, si ce n’est les tatouages étranges qu’elle arbore sur une partie du corps rappelant une lugubre et barbare communauté. La jeune femme est renfermée et semble hantée par des souvenirs difficiles qui éveillent certains soupçons dans la nouvelle vie qu’elle doit construire. Ceres n’est pas comme les autres, et les ombres qui la tourmentent sont ancrées en elle comme une doctrine dont il est difficile de se passer.
Pour Dante, la vie, c’est un ramassis d’emmerdes. Autrefois rebelle et impétueux, le jeune homme a passé deux ans dans le coma, et peine à se réadapter à une existence qui lui semble éphémère. Il reste cloitré chez lui pour fuir le regard des gens et la culpabilité qui le ronge lentement. Ses maux, il les expie à travers ses œuvres et son obsession pour la mort.
Ses deux âmes torturées n’étaient pas destinées à se rencontrer. Mais lorsque Ceres débarque dans sa vie, Dante est perturbé par cette fille sombre et mystérieuse au comportement bizarre et au passé troublant.
Et lorsque Ceres va sombrer, Dante ne va pas hésiter à l’aider, quitte à plonger lui aussi dans une obscurité dont il ne soupçonne pas l’existence ni la dangerosité. Mais tous les êtres écorchés ne peuvent être sauvés.
ATTENTION, CE LIVRE EST UNE DARK ROMANCE, IL NE S’AGIT PAS D’UNE ROMANCE PARANORMALE.

 ★ Merci à Amélie C. Astier pour ce SP ★

☆ AVIS DE BELI ☆

⚠️
Avertissement ! 

Ce roman est une Dark Romance, la violence et les sujets abordés peuvent heurter
certains lecteurs. Âmes sensibles, s’abstenir !

J’ai pour habitude de vouloir découvrir les romans dans leur intégralité, et ce sans avoir lu d’extraits ou quoique se soit sur eux avant. J’ai donc agis de la même façon sur celui-ci, je ne savais pas trop à quoi m’attendre quand je l’ai commencé, et de suite j’ai été agréablement surprise de voir de quelles façons Amélie allait nous encrer dans un univers bien particulier.

Ce que j’aime plus que tout, c’est la maitrise d’un univers quand Amélie se lance, elle va jusqu’au bout des choses et cela passe par tellement d’éléments et de détails que j’arrive à chaque fois à être étonnée du travail fournit. C’est ainsi que l’univers qu’elle nous propose de découvrir à chaque fois est extrêmement bien fouillé et approfondi, aucun détail n’est laissé au hasard, tout a un sens ! La signification des tatouages, des dessins, des signes satanistes, la puissance des cicatrices, les marques laissées sur les corps prennent tout leur sens au grès de l’histoire des personnages qui nous est dévoilée. Même le choix des prénoms des personnages est recherché et traduit alors bien cet univers dans lequel Amélie va nous conduire. C’est une lecture qui a chaque page, chaque mot nous apporte des renseignements sur la signification de l’ensemble.

Mon but dans cette chronique, c’est de vous parler du roman mais sans tout vous dévoiler, donc je resterai tout de même assez vague sur qui sont les personnages, sur ce qu’ils ont vécu, car il me semble essentiel de le découvrir à la lecture. Il est vrai qu’il serait bien facile de vous parler d’eux des heures durant, surtout qu’en écrivant cette chronique, je me dis qu’il y a tellement d’éléments et de thèmes qui aborde la mort, le mal mais aussi l’amour, mais il vaut mieux les découvrir et s’en délecter à la lecture du roman, et non ici dans ma chronique. J’ai du me contenir du coup car j’aurai eu envie de vous parler de tellement d’éléments forts et marquants de cette histoire, tellement ils sont fascinants.

Elle, c’est Ceres, elle a fui l’environnement dans lequel elle vivait et va être logée par une famille d’accueil, dont le père est psy, le but étant d’en savoir plus sur l’endroit dont elle vient. Elle a tout juste dix-sept ans et semble avoir déjà vécu une vie tellement chargée, et pleine de sacrifices et de moments douloureux. Lors de ma lecture, j’ai eu tout du long un mal aise profond face à la profondeur de l’endoctrinement qu’a subit Ceres. J’ai rarement été confrontée à une telle puissance de conviction de la part d’un personnage, ça en est très dérangeant par moments, car nous oscillons entre le besoin de secourir cette jeune femme, mais aussi la peur de ce qu’elle est capable de faire. Le fils de cette famille qui l’accueille, c’est Dante, plus âgé qu’elle de quelques années, il vit reclus dans cette maison, depuis qu’il s’est « remis » d’un événement qui a changé le cour de sa vie. Dante est un personnage fascinant qui prend vie au fil des pages que l’on tourne. Plus nous en apprenons sur lui, plus il nous est attractif. S’il aime le côté obscur de la mort, et a une fascination pour toutes les façons dont elle est représentée, bravant le danger et les interdits, il fait vite pâle figure à côté de Ceres, qui est l’incarnation du mal.

Nous voilà donc en compagnie de deux personnages aux caractéristiques fortes et marquées par un passé qui va nous être dévoilé au fil de notre lecture. Ils semblent tous deux difficilement abordables au début de ce roman, cela nous projette alors dans une ambiance très particulière qui vous happe et dont on ne ressort pas réellement indemne. La double narration nous donne tant d’indices et de réponses sur ce qu’ils ressentent et sur ce qu’ils pensent, mais tout ne nous est pas dévoilé dès le début, la découverte de leurs vécus et de leurs secrets se fait avec évolution, selon la façon dont l’un et l’autre vont souhaiter se confier. La description des personnages, de leurs corps très fortement marqués, prend vie à travers les mots d’Amélie. Ces marques imposées sont importantes et signifient tant de choses, il est si aisé de les imaginer, on les sens parcourir leurs corps et on découvre ainsi leur histoire et leur signification. La représentation de la mort se lie de plusieurs façons, et c’est fascinant de voir qu’elle prend vie ainsi à travers un art que Dante pratique, seul la nuit, dans des lieux chargés d’histoire et qui filent des frissons.

La présence du mal est très marquée, il est omniprésent, la mort prend une toute autre tournure, et le mal est évoqué de bien des façons : les rites satanistes, les viols, les sacrifices, le contrôle des pensées et des choix de vie. Amélie a poussé aux extrêmes les atrocités, n’hésitant pas à nous détailler des scènes atroces, où l’on découvre toute l’horreur de ces personnages qui n’ont comme dessein que d’assouvir des pulsions malsaines, illégales et condamnées. J’ai à plusieurs reprises, éprouvée de fortes émotions à la lecture de certaines scènes, tellement les atrocités sont détaillées, on a réellement l’impression de les vivre, ça en est dérangeant et l’effet est impressionnant.

Plus le récit évolue, plus la fin qui approchait m’effrayait, quels étaient les desseins de Ceres ? Etait-ce ceux auxquels je pensais ? On a vraiment le temps de s’imaginer pleins de scénarios possible, bien qu’un seul pour moi était plausible et je m’imaginais alors la fin de cette histoire, assez explosive. L’appréhension de découvrir les vérités qu’ils cachent tous deux, et plus encore celles de Ceres ne m’ont pas quitté tout au long de la lecture. Nos sentiments sont alors malmenés, tantôt compréhensifs, tantôt apeurés mais toujours avec cette impression que cette histoire ne va pas se dérouler comme toutes les autres. On reste très concentré sur Ceres et Dante, qui vivent dans une sorte de bulle, comme un huit clos qui les entourent d’une aura particulière, mais ce n’est pas pour autant que les autres personnages, qui tiennent un rôle important dans leur histoire, ne sont pas omniprésents et actifs à leur manière.

Le titre est très bien choisi, et évoque bien des aspects de l’histoire. La signification du feu, des cicatrices et de cette renaissance accompagnent le périple de leur vie. Leur rencontre va marquer un renouveau, un espoir ou une concrétisation de l’attente de toute une vie. Chacun d’eux vivra les moments partagés à sa manière, lui qui refusait de l’approcher, va être forcé de le faire et finira par vouloir la sauver de l’enfer qu’elle a vécu. Elle, reste toujours encrée dans la vie qu’elle a connu et joue un rôle qu’elle maitrise à merveille, cela en est bluffant par moments, et quelque peu effrayant. Mais chacun d’eux aura ses moments de faiblesses, où la carapace s’effritera, cette histoire c’est la leur : celle de leur renaissance après tous les événements qu’ils ont vécu, celle d’un amour improbable et compliqué.

Encore une fois, j’ai été happée par l’univers qu’Amélie nous propose de découvrir ici. On entre alors dans un monde où la peur, la torture tant physique que mentale deviennent des actes d’une banalité pour des hommes qui se croient investis d’une mission et d’une toute puissance. L’association à Halloween est rappelée par bien des images, rappelant que la mort est fêtée ce jour. Il y a comme une aura lugubre qui plane autour de ces personnages et de ce qu’ils ont vécu, tous deux ont été confrontés à des atrocités mais différemment et elles les ont forgé tel qu’ils sont. L’aspect psychologiques des personnages est encore une fois parfaitement bien traité et poussé. Que se soit celle de ces deux personnages principaux, tout comme celles de ceux qui les entourent, chacun jouant un rôle important dans le cheminement de leur histoire.

Un roman qui peut déranger mais qui fascine, c’est à la fois sombre et lugubre, l’omniprésence du mal étant l’élément marquant de ce récit. On se lie aux personnages de façon progressive au fil des pages tournées, ce qui accentue la peur d’être confrontée à ce qui va leur arriver. La sémantique du thème de la mort, abordée de bien des façons est puissante et tellement bien développée et mise en scène ici, que cela l’ensemble assez majestueux. La mort se mêle à l’amour pour deux êtres qui vivent en perdition et sans imaginer un lendemain comme dans les contes de fée, leur histoire est bien au delà d’une simple relation, elle est synonyme de survie.

After our ashes
De Amélie C. Astier
Auto-Editions
Numérique 259 pages
Sortie le 31/10/2019

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