« 54 minutes » de Marieke Nijkamp

54-minutes

Résumé :
10 h 08 – KEVIN
Mec, il se passe quoi ? Réponds-moi !
10 h 09 – SYLVIA
Tyler est revenu.
10 h 11 – MATT.
Claire j’ai trop peur. Il tire sur les gens. Qu’est-ce que je fais ? CLAIRE DÉCROCHE S’IL TE PLAÎT !
10 h 27 – AUTUMN
Ça ne peut pas être vrai. Ça ne peut pas être Ty. Ça ne peut pas être mon frère.
10 h 30 – TYLER
Aujourd’hui vous m’appartenez tous.
Aujourd’hui vous allez m’écouter.

 ★ Merci aux Editions Hachette pour ce SP ★

☆ AVIS DE BELI ☆

Il faut être en condition pour lire ce type de roman, j’ai attendu le bon moment, celui où j’aurai la courage d’affronter ces 54 minutes, celles qui ont changé la vie de tant de gens. 54 minutes, c’est le récit d’une tuerie dans un lycée aux Etats-Unis, l’un des élèves a préparé cette fusillade avec minutie jusqu’à se retrouver en face de ses camarades et ses professeurs pour se faire entendre, pour reprendre ce qu’il semblait avoir perdu, l’écoute des autres. Un sujet sensible, trop souvent évoqué aux Etats-Unis dans les faits d’actualité.

Le type de narration choisie par l’auteure, nous offre alors plusieurs points de vue sur la situation. Des points de vues stratégiques : certains étant enfermés à l’intérieur avec le tireur, d’autres étant positionnés à l’extérieur sans toutefois être libres d’agir. Cela nous permet alors de découvrir la situation dans son ensemble. Bien entendu, les personnages choisis sont eux aussi en rapport étroits avec le tireur, nous permettant aussi de comprendre à travers leurs souvenirs, leurs ressentis ce qui a bien pu se passer pour en arriver là. Le tout est assez bien amené, cela commence quelques minutes avant le premier coup de feu et se poursuit tout du long. Présenté ainsi, cela semble sans émotions mais elles sont bien présentes, l’idée n’étant pas seulement de constater ce qui se passe.

A travers chaque narration, nous éprouvons les sentiments éprouvés par les personnages : de l’inquiétude, de la peur, de la colère, de la tristesse et bien d’autres encore. Le récit est assez poignant et l’horreur nous saisit au fil du déroulement de l’action. Quand j’ai commencé le roman, j’essayais de me rappeler qui était qui, les liens de parentés, d’amitié, d’amour, histoire de ne rien louper. Le temps de se faire aux personnages et voilà que tout bascule, à ce moment j’ai été happée par le récit, par les témoignages, les actions de chacun pour rester en vie ou sauver ceux qu’ils aiment. J’ai été saisie par les liens qui les unissent, par ce besoin de secourir, d’aimer, tout est alors assez fort en émotions.

Je pourrai vous parler des personnages, qu’ils soient un frère, une soeur, une petite amie, un père, nous en suivons quelques uns, mais je pense que si vous souhaitez lire ce livre, il vaut mieux les découvrir par vous même. Mais petit à petit, à la lueur de ce qu’ils nous dévoilent d’eux, on ne peut pas s’empêcher d’espérer qu’ils vont rester en vie, tout en sachant bien que certains vont certainement mourir. La lecture s’effectue sous tension, on se sent alors projeté à l’intérieur de cet établissement avec la peur au ventre, j’ai trouvé que le récit était suffisamment bien construit pour que le lecteur se sente vraiment inclus dans ce que peuvent ressentir les personnages.

Ces personnages qui sont lycéens, qui débutaient une nouvelle année, vont vivre 54 minutes qui vont changer leur vie. L’auteure utilise plusieurs façons d’aborder tel ou tel personnage, au delà des narrateurs, il y a aussi les tweets, les messages, les appels… dans l’adversité du moment, on note aussi que c’est l’amour qui ressort des derniers messages des victimes. Un récit poignant qui m’a bouleversé car il m’a vraiment fait penser à tous ces actes malveillants qui ont pu faire la une ces dernières années, à tous ce gens qui se sont retrouvés face à la mort. Je peux dire que je ressors de cette lecture assez bouleversée, je ne pensais pas l’être autant au début de ma lecture. Je ne savais pas trop de quelle façon l’auteure allait traiter le sujet et une fois habituée aux personnages et au rythme du passage de l’un à l’autre assez rapide, j’ai trouvé que l’idée était bien présentée.

Pour finir, car je pourrai en parler pendant des heures, mais je pense que je tournerai autour de la même chose. Je voudrais évoquer la couverture de ce livre : je la trouve superbe, elle évoque très bien ce drame avec les craies qui représentent la vie de ces jeunes sur fond noir, et l’impact qui les a fauchés. Un roman que je ne suis pas prête d’oublier.

« 54 minutes » de Marieke Nijkamp
Editions Hachette Roman le 02/11/2017 : 290 pages

NOTE : 5/5

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <s> <strike> <strong>