Résumé de l’éditeur :
Il paraît que le cœur est comme la neige. Audacieux, silencieux, capable de fondre avec un peu de chaleur. Pour moi, le cœur est comme la neige car avec un peu d’obscurité, il se transforme en glace.
Ivy a grandi parmi les lacs gelés et les forêts vierges, entourée de la neige qu’elle aime tant.Lorsqu’elle se retrouve orpheline et contrainte de déménager en Californie, elle ne pense qu’à ce qu’elle a laissé derrière elle.
Très vite, Ivy est recueillie par son parrain John. Son fils Mason est bien loin des souvenirs de la jeune femme : elle découvre ses yeux perçants, son visage sombre et tourmenté. Et lorsque Mason lui sourit pour la première fois d’un air sinistre, elle comprend que leur cohabitation sera plus difficile que prévu.
Le cœur de Ivy, blanc comme la neige, pourra-t-il vaincre le froid de l’hiver et refleurir ?
★ Merci à Hachette Romans pour ce SP ★
Un roman qui m’a d’emblée attirée par sa couverture. J’ai de suite été intriguée, le résumé était tentant et la plume de Erin Doom est agréable à lire, j’ai bien aimé sa précédente duologie : le fabricant de larmes. Alors je me suis laissée tenter et j’y ai passé un bon moment.
Un cadre très intéressant pour cette romance avec une héroïne qui a vécu dans le lointain Canada, isolé de la civilisation. Ivy a vécu avec son père qui a tout quitté alors qu’elle était très jeune pour aller vivre dans la Yukon, un des territoires les plus éloignés du Canada. Elle a appris à chasser, à se débrouiller face à la nature et elle a vécu heureuse avec lui. Mais voilà, son père est décédé et elle va devoir quitter tout ça, sa vie, ses habitudes pour aller vivre chez son parrain en Californie. Un changement brutal, on se l’imagine bien.
Ivy est une jeune femme forte, elle ne parait pas l’être avec son incarnation presque translucide, elle est très blanche de peau, ses cheveux très blonds ou encore ses yeux très clairs. Si au Canada déjà son physique lui. attiré bien des remarques, imaginons-nous bien qu’en Californie, elle sera plus encore en contraste avec tous ceux qui sont plutôt bronzés de peau. Elle a su s’armer face à ses moqueries et elle sait plutôt bien se défendre mais elle reste profondément solitaire. Elle aime la nature, les grands espaces, l’art, dessiner est son refuge, elle n’a jamais eu d’amis, ni de petits amis. Ce changement de vie sera bien difficile par bien des aspects.
Lorsqu’elle arrive en Californie, elle rejoint donc John, son parrain, le meilleur ami de son père. Elle va aussi faire la connaissance de son fils, Mason qui va lui réserver un accueil assez glacial. Mason vit seul avec son père depuis que sa mère a quitté le foyer familiale, pour mener sa carrière de front sans être gênée par un enfant. Mason a donc été très jeune confronté à ce sentiment d’abandon qui le déstabilise de bien des façons, ce pourquoi l’arrivée d’Ivy le perturbe tant. Il craint qu’elle ne prenne trop de place et qu’elle vienne ainsi l’évincer auprès de son père, ce sentiment fort en lui dicte sa conduite. Ivy comprendra très vite qu’il ne veut pas d’elle. Mason, par contraste avec elle, est le type même du californien, grand, musclé, bronzé et particulièrement envoutant.
Malgré la tension entre eux, elle le troue insupportable mais tout de même très attirant, ils vont être obligés de cohabiter. Ils ont le même âge, ils vivent ensemble et parfois John n’est pas là et ils devront ainsi faire fi de cette non entente entre eux. Ivy va devoir s’intégrer à un nouveau monde, se faire des amis sans même le vouloir et côtoyer d’autres personnes. Cela fait beaucoup pour celle qui a toujours vécu en solitaire. Petit à petit toutefois, elle va passer du temps avec quelques filles, se mélanger aux autres et s’ouvrir un peu comme jamais elle ne l’a fait jusque là. Avec Mason, les choses vont évoluer et ils finiront par trouver un terrain d’entente, voir même à s’entendre et pourquoi pas, même à se plaire. Mais pour beaucoup, ils sont comme frère et soeur, alors tout cela reste un peu ambigu.
Le deuil, au coeur de l’histoire est plutôt bien traité, on le suit à travers Ivy qui vit difficilement la perte de son père. Ils ont tous deux si fusionnelles, si solitaires dans le duo qu’ils formaient. Comment continuer de vivre alors que la personne qui était la moitié de sa vie n’est plus ? Son parrain, John a lui-même perdu un ami cher, tant qu’il n’a pas hésité une minute pour s’occuper d’elle, lui le seul de son passé qui venait les voir mais toujours seul, elle n’avait jamais fait la connaissance de son fils Mason. Le deuil se manifeste tout du long avec l’omniprésence de celui qui n’est plus, à travers le chagrin éprouvé par Ivy mais aussi avec ce rappel constant de ce qu’il a laissé derrière lui.
De cette vie d’avant, Ivy ne connaissait pas tout. Il va se passer des choses dans son présent qui vont mettre en lumière quelques secrets que son père tenait bien cachés mais qui vont mettre en péril la vie d’Ivy. C’est là qu’il se passera plusieurs événements qui viendront donner une rythmique différente au récit de son histoire. Quelques rebondissements viendront approfondir cette dernière et on ne s’y attend pas forcément. J’ai aimé tout cet aspect de l’histoire, cela explique aussi tant de choses sur ce choix qu’a fait son père de partir vivre si loin de toute civilisation. C’est ainsi qu’Ivy ainsi que Mason se retrouveront face à quelques secrets lourds de conséquences qui vont venir les mettre en danger.
J’ai été plutôt agréablement surprise à la lecture de ce roman. On a une histoire assez classique mais l’intrigue autour du père de l’héroïne apporte un petit plus. Cela provoque quelques rebondissements auxquels je ne m’attendais pas. Certains lecteurs seront d’ailleurs dérangés par l’absence de TW, de mon côté, je ne le suis pas sinon on aurait su ce qu’il allait se passer mais là, c’est tout un débat sur la façon dont aujourd’hui, il faut tout annoncer dans un roman. J’ai passé un très bon moment à lire ce roman, il est à la fois dépaysant avec ce contraste certain entre les deux vies d’Ivy, la romance est mignonne, assez classique comme je le disais mais plaisante. Et l’intrigue est plutôt pas mal, on se laisse porter par l’idée qui m’a plue.
Le coeur est comme la neige
D’Erin Doom
Editions Hachette Romans
Broché, grand format de 500 pages
Sortie le 02/01/2025