Dark Majesty – Delinda Dale

Résumé de l’éditeur :
Ismaël Ibn Al Shams a été élevé pour devenir roi. Héritier charismatique de l’un des empires les plus puissants du Moyen-Orient, son destin est tout tracé. Il ne lui reste plus qu’à trouver une épouse afin d’assurer sa descendance. Mais la seule pour laquelle son coeur penche est intouchable. Pour cause, Éléonore Hawthorne est la princesse du Royaume-Uni, et la petite sœur de son meilleur ami. Tout les sépare : la culture, la tradition, les devoirs.
Exilée loin de Londres, des projecteurs et des obligations royales, Éléonore tente de se reconstruire après le drame qui a touché sa famille. C’est aux Emirats Arabes Unis qu’elle poursuit ses études. Là où vit celui qu’elle aime en secret. Son attirance est réciproque, elle le sent, pourtant Ismaël s’obstine à maintenir entre eux des barrières infranchissables.
Lourde est la tête qui porte la couronne quand le cœur vacille.

★ Merci à Hugo New Romance pour ce SP ★

Le tome tant attendu, tant par le temps écoulé depuis le dernier, la lectrice est gourmande et attendre quelques mois, c’est long. Mais aussi une attente vis à vis des personnages, le tome sur Ismaël est attendu depuis le début de la saga. Pour cause, Delinda Dane a écrit cette saga pour ce tome, alors imaginez-vous que nous étions impatiente de le lire.

Beaucoup en ont fait l’acquisition au FNR, je n’y suis pas allée cette année mais j’ai la chance d’être partenaire Hugo donc je l’ai reçu un peu plus de dix jours avant sa parution. Autant vous dire que je n’ai pas résisté longtemps à le lire, dès que j’ai pu me poser le week-end, j’ai foncé dessus. Je l’ai dévoré en une fois avec grand plaisir et une soif de connaitre enfin cette histoire.

Ismaël, ce prince orientale que nous avions tant envie de connaitre plus encore. Sa présence lors des deux premiers tomes nous a marqué, fidèle à ses amis, enfin non à ses frères comme ils s’appellent entre eux, il a su s’imposer par sa présence tranquille. Très lié à eux, tout comme à sa famille, c’est un personnage que l’on aime d’emblée. Ce tome nous permet de mieux le connaitre et il y a tant à découvrir sur son histoire.

Ismaël, il est prince du Moyen Orient, un futur Roi, l’héritier de l’émirat de Sharjah dirigé par son père. Toute sa vie a été vouée à prendre sa succession et plus ce moment approche, plus c’est une évidence pour lui et pourtant rien ne semble acquis. Ismaël dans les précédents tomes a su s’imposer en tant que personnage phare, il est charismatique et il intrigue de par sa position mais aussi avec cette aura de mystère autour de lui. Aimé des autres et des lectrices aussi, il dégage ce quelque chose qui attire, est-ce sa position en tant que prince ? Est-ce son charme orientale ? Un peu de tout, je dirai et si nous sommes attirés par lui, on comprend aisément qu’il puisse tant plaire.

Ismaël a donc la part belle dans ce tome mais pas seulement car il y a Éléonore Hawthorne aussi.Éléonore est la petite soeur du Roi d’Angleterre, Damian que nous découvrions dans le premier tome, Mad Majesty. Son histoire nous était déjà connue quand nous avons découvert celle de son frère qui était très proche d’elle et de leur frère, Matthew, le jumeau d’Éléonore qui est décédé. Une perte qui nous a profondément touché, impactant tous ceux qui lui était proche. Ce décès va marquer ce tome par l’absence de ce frère qui se fait cruellement ressentir pour Éléonore. Cela l’a complètement anéantie et on met l’accent ici sur le protocole qui veut que rien de leurs émotions ne puisse paraitre alors elle a pris sur elle, enfermant toute cette tristesse, toute cette colère et tous ces sentiments qui l’ont animé alors.

Éléonore est amoureuse d’Ismaël depuis de longues années, elle a grandit à ses côtés puisque ce dernier a passé beaucoup de temps au côté de Damian, son frère. Quand elle envisage d’aller faire ses études dans son pays, c’est pour fuir plusieurs choses : la perte de son frère citée ci-dessus d’abord mais aussi la pression de la couronne sur sa tête, sa position de princesse n’engendra que des contraintes. Partir loin de l’Angleterre, c’était devenu primordiale. Alors pourquoi ne pas en profiter pour se rapprocher d’Isamël. Éléonore n’est plus l’enfant qu’elle était et elle souhaite plus que tout lui faire part de ses sentiments mais rien ne semble ne se passait comme elle l’aurait pensé.

Si Éléonore a beaucoup de poids sur les épaules, Ismaël va bientôt devoir assumer son rôle de Roi, celui qui l’a construit depuis qu’il est tout petit. Son père gouverne encore mais va bientôt se retirer et s’il semble logique qu’il prenne sa place, certains ne semblent pas être de cet avis. On apprendra tout de lui et de cette pression qu’il a ainsi que du danger qu’occasionne sa position. La stabilité familiale est loin d’être inébranlable et il se passera bien des choses au coeur de l’émirat de Sharjah. Cela rythmera d’ailleurs le récit, occupant Ismaël qui doit faire face à quelques comportements dont il n’avait pas idée ainsi qu’à des révélations qui bien entendu arrivent à point nommé. Il sera lui aussi ébranlé par tout ce qu’il se passe au sein de son pays, mettant à mal la suite logique de la succession.

C’est parmi tous ces tourments que leur histoire va tenter de trouver son chemin. Le poids des couronnes et des attentes de leurs familles vont dicter les possibilités qui s’offrent à eux et elles sont très limitées. Leur relation, elle se lit sous forme d’un slow burn qui dure tout du long du roman. C’est petit à petit et en parallèle de ce qu’il se passe qu’ils vont envisager, se rapprocher et vivre une relation, semée d’embûches, de retournement de situation qui mettront à mal leur histoire. D’un côté, on a tout ce qu’il touche à leurs familles. Ismaël est celui qui doit la représenter, il est celui qui a grandi pour être Roi, on imagine bien les conséquences que cela a sur sa vie. Il sera confronté à bien des moments difficiles ou prendre une décision prend tant d’ampleur et pourrait avoir tant de conséquences. Du côté d’Éléonore, le deuil qu’elle a subit est omniprésent dans ce tome, Andrew continue d’être présent à travers elle qui n’arrive pas réellement à s’en remettre. Chacun porte un poids, ou plusieurs si on regarde bien leurs vies et cela n’arrange en rien ce que pourrait être la simplicité d’une relation, pas dans leur cas.

Les émotions sont au rendez-vous une fois encore. La plume de Delinda les accompagne en nous offrant bien des sentiments quand on se confronte à ce qu’ils vivent. On compatit, on se sent touché et meurtris par moments et on comprend tant de choses qu’ils traversent. Cette saga est royale et ce par bien des aspects. Déjà l’idée des royautés, j’adore, c’est tellement palpitant de lire des romances dans ce milieu, contraint à de fortes pressions qu’exigent le rang et la position des personnages. On prend plaisir à tous les lire, à tous les retrouver aussi, chacun d’eux occupant une place importante auprès des autres. Il y a toutefois quelques petites choses qui m’auront manqué et qui font que ce tome n’est pas un coup de coeur comme les précédents, même si cette mention ne remet pas en doute l’intérêt et le plaisir que j’ai lu à lire ce tome.

Par exemple, je ne m’attendais pas à lire ces histoire en un quasi huit clos, je m’étais imaginée vivre un voyage aux Émirats Arabes, profiter du dépaysement, être plus au fait des us et coutumes de ce pays. Je m’imaginais plus encore mettre en opposition deux pays, des traditions et jouer sur ce plan pour contrer leur histoire d’amour. En fin de compte, on reste très cloisonné dans l’histoire, à l’intérieur d’un palais et sur un temps défini sans avoir la possibilité de tout découvrir des Émirats arabes et j’ai trouvé cela un peu dommage. J’aurai aimé plus d’orient, un peu moins d’occident et ce malgré le fait que nous soyons dans une romance contemporaine.

Ce qui m’a chagriné toutefois dans ma lecture et cela reste ma plus grande frustration, c’est la rapidité de la fin. On a comme je l’ai dit un slow burn, j’adore en lire et je trouve cela fascinant de voir des personnages se tourner autour et voir la pression monter. Oui mais quand leur relation s’installe, il faut aussi y passer un peu de temps dessus. Ici, tout se passe vite et on oublie bien trop rapidement les obstacles et les contraintes liées à leur position respective. Bien entendu, l’amour triomphe, c’est une romance mais sur la fin, c’est trop rapide et facile, j’aurai aimé plus encore.

En lisant ce tome, on finit cette série, on met un point final en concluant l’histoire de plusieurs personnages. Ce fut un plaisir à lire, j’ai aimé tous les accompagner et tous les retrouver dans chaque tome, chacun étant indissociable des autres et ce malgré leurs grandes obligations et le train de vie qui dépend de leur position au sein des familles royales. C’est formidable de voir à quel point le found family fonctionne à merveille avec ces amis, têtes couronnées qui se sont aussi rapprochés car ils savaient être contraints de vivre selon les mêmes pressions. Ils vont tous assumés leurs obligations, en contournant un peu le protocole, apportant un vent de modernité dans des traditions parfois ancestrales et qui n’ont plus lieu d’être de notre temps.