Résumé :
Journaliste audacieuse, Gabrielle Colleni ne vit que pour son métier. Jusqu’au jour où sa soeur trouve la mort dans d’étranges circonstances. Qui peut croire qu’il s’agit d’un accident ? Certainement pas celle que tous surnomment « la Fouineuse ». Et son premier suspect n’est autre que le fiancé de sa cadette : Stanislas de Beaumiracle, riche, beau, célèbre… et malheureux en amour. Bel euphémisme puisque toutes les femmes de sa vie ont été victimes d’un sort funeste. Si la police n’a jamais rien pu expliquer, la presse à scandales ne se lasse pas du « Séducteur maudit ». Prête à tout pour découvrir la vérité, Gabrielle va devoir approcher Stanislas, mais aussi Mathis, l’énigmatique frère, tout en évitant les cadavres qui ont la fâcheuse manie de s’accumuler dans l’entourage des Beaumiracle…

 ★ Merci aux Editions Pygmalion pour ce SP ★

☆ AVIS DE BELI ☆

J’ai adoré le précédent roman de Stéphane Soutoul La proie du papillon. J’attendais cette sortie avec impatience car il a vraiment su me captiver avec son précédent récit.

Gabrielle est une journaliste que l’on surnomme « la fouineuse » dans le milieu, elle n’a peur de rien et apprécie les missions les plus périlleuses qu’on lui propose. Jeune femme dynamique, son métier passe avant tout, elle n’a aucune attache et bourlingue de pays en pays en quête d’exclusivités. Nous la découvrons alors qu’elle revient d’une mission auprès des cartels de la drogue, elle découvre alors que sa soeur est décédée pendant son absence. Elle n’a plus de contacts avec sa famille depuis bien des années déjà mais cette nouvelle provoque en elle une grande tristesse et un grand vide. Mais c’est aussi, une profonde colère et des doutes qui vont la pousser à vouloir connaitre le fin mot sur cette mort.

C’est la famille des Beaumiracle qu’elle devra approcher pour connaitre le fin mot de l’histoire. Sa soeur Laura était fiancée à Stanislas, l’ainé de la famille et est décédée sur leur propriété. Elle réussit à se faire engager comme assistante et va pouvoir ainsi enquêter comme elle le fait si bien en tant que journaliste investigatrice. Elle fait alors la connaissance de la famille : les deux frères, Stanislas et Mathis, la cousine Olivia et la tatie Louisa, des personnages aux caractères divers mais qui en imposent avec leur prestance. Tandis que Stanislas s’avère charmeur auprès des femmes, n’hésitant pas à jouer de son sex-appeal, Gabrielle va se retrouver confronter à la rudesse de son frère. Mathis se retrouve dès le départ en confrontation avec elle, il n’accepte plus la situation délicate dans laquelle se retrouve sa famille avec toutes ces femmes qui meurent après avoir cotoyer son frère. Alors que Stanislas s’évertue à draguer toutes les femmes qui lui plaisent, Mathis est un homme d’affaire qui consacre tout son temps à maintenir à flot l’entreprise familiale.

Gabrielle se retrouve avec deux frères à l’opposé l’un de l’autre et qui ne s’entendent pas du tout. La méfiance est de mise et elle évolue dans un contexte où le mystère prédomine. Son enquête et ses découvertes rythment le récit, c’est assez passionnant de la voir évoluer ainsi auprès d’eux. La découverte des personnalités détonne, ils sont mystérieux, entourés de secrets, leur passé commun est lourd de sens. L’atmosphère dans laquelle évolue l’héroïne est tout à fait oppressante, elle qui a tant de courage, qui brave tant de danger lors de ses missions se retrouve vivre des moments d’angoisse terrible où il serait facile de perdre totalement ses moyens. A partir du moment où elle met les pieds au manoir des Beaumiracle, une sorte de chape angoissante va se déverser à la lecture de ce récit. Tellement d’interrogations sur le passé des personnages, sur les secrets, sur leurs attitudes nous guident au travers de l’enquête de Gabrielle. Peu à peu, elle se fond dans son rôle, apprend à les connaitre chacun de leur côté.

Quel secret se cache derrière les murs de cette immense bâtisse ? En qui peut-on avoir confiance et de qui doit-on se méfier ? Stéphane Soutoul maitrise son scénario, nous pouvons découvrir à la fois l’histoire des personnages tout en doutant comme le fait Gabrielle, nous nous faisons aussi nos propres suppositions sur les coupables et les faits. Gabrielle si forte, se dévoile fragilisée par toute cette affaire, doit-elle suivre son instinct, ses émotions ?
J’ai apprécié découvrir la personnalité des personnages à travers son yeux d’investigatrice, elle se dévoile elle aussi au fil de l’histoire. Elle se remet elle-même en question au contact de cette famille bien qu’imparfaite, qui a le mérite d’exister avec des membres qui s’impliquent les uns vis à vis des autres pour la maintenir à flot.

La psychologie des personnages nous offre un panel de personnalités en tout genre. Gabrielle, elle-même nous dévoile ses travers, ses secrets, ses déceptions sur la vie qu’elle a mené. Elle va s’ouvrir petit à petit à cette famille malgré les doutes qui l’assaillent. Ses rapports s’intensifient au fur et à mesure qu’elle découvre des faits sur chacun d’eux et au fur et à mesure qu’elle se fait sa propre opinion sur eux et leurs agissements. Stanislas, bien que l’ainé s’avère être le plus volage, le moins impliqué dans cette vie de famille. Mathis porte beaucoup de poids sur ses épaules, son passé l’a forgé et il est de ces personnages qui ne transige sur rien. Directif, autoritaire, il n’est pas question que qui se soit ne porte du tort à sa famille et à ce que ses parents leur ont légué. Nous le découvrons aussi au contact de Gabrielle, franche et qui n’a pas peur de lui tenir tête, fait qu’il apprécie grandement et qui fera en sorte qu’il s’ouvre petit à petit à elle.

Séduite par cette romance à suspense qui vous tient en haleine, avec un scénario bien ficelé et des personnages imposants et intéressants. J’ai pris plaisir à découvrir quel est le fin mot de cette histoire. Encore un roman de Stéphane Soutoul qui m’aura beaucoup plu. Sa plume, cette aisance a joué avec le lecteur bien que j’ai eu des soupçons assez tôt sur le dénouement, font qu’il reste un auteur que j’aime beaucoup lire. Il arrive à nous transporter dans son monde, à nous mettre sous tension le temps d’une histoire.

La couverture, on en parle ? Elle est sublime, l’atmosphère ressentie tout du long de la lecture se retrouve bien illustrée sur la couverture. Le titre va de paire avec l’ensemble.

« Séduction maudite » de Stéphane Soutoul
Editions Pygmalion le 26/04/2017 : 431 pages

NOTE : 4/5